Le Métafizyx
août 1950
Le Métafizyx
août 1950
"l liked brutally juxtaposing, in women's bodies, the very general and the very particular, the very subjective and the very objective, the metaphysical and the grotesque trivial." (Dubuffet)
With her disproportionately large body and small head in profile that takes on the ominous appearance of a skull with hair, Le Métafizyx has clearly visible female physical attributes. ln his series of Corps de dames [Women's bodies], to which this work belongs, the artist works a thick layer of material that he crushes and lacerates. Titled as though the figure were a man, Le Métafizyx is the representation of a universal female body whose flesh is both jubilant and perishable.
Domain | Peinture |
---|---|
Techniques | Huile sur toile |
Dimensions | 116 x 89,5 cm |
Acquisition | Achat, 1976 |
Inventory no. | AM 1976-12 |
Detailed description
Artist |
Jean Dubuffet
(1901, France - 1985, France) |
---|---|
Main title | Le Métafizyx |
Creation date | août 1950 |
Domain | Peinture |
Techniques | Huile sur toile |
Dimensions | 116 x 89,5 cm |
Inscriptions | S.D.G. : J. Dubuffet / Août 50 |
Acquisition | Achat, 1976 |
Collection area | Arts Plastiques - Moderne |
Inventory no. | AM 1976-12 |
Analysis
La série des « Corps de dames », dont est issu Le Métafizyx (Fasc. VI, n° 102), peut être considérée comme un développement des portraits. Max Loreau ne manquera pas de souligner l’étonnante proximité entre certains tableaux de « Corps de dames » et certains portraits, et tout particulièrement ici la parenté avec celui de Jules Supervielle qui « s’est simplifié pour venir habiter Le Métafizyx » (ibid., p. 8, Max Loreau, « Présentation »). Ce lien confirme la volonté de Dubuffet d’atteindre dans sa peinture ce caractère d’universalité qui permet de confondre en une même surface corps, visage et paysage. Ainsi, dans les « Corps de dames » y a-t-il « yeux de seins, odorat d’ombilic et bouche de sexe » (ibid.), ainsi que « d’autres textures n’ayant plus rien à voir avec l’humain, mais suggérant plutôt des sols ou toutes sortes de choses telles que des écorces, des roches, des faits botaniques ou géographiques » (Prospectus II, p. 74, Jean Dubuffet, « Corps de dames »). Remplissant la toile d’un corps ample, généreux et démesuré, les jambes tronquées et la tête minuscule, les créatures célébrées, souvent hilares ou grimaçantes, aux attributs féminins bien visibles, semblent exprimer la jubilation du peintre à triturer et à lacérer la matière somptueuse. Différenciées par des appellations renforçant leur aspect charnel (Corps de dame pièce de boucherie; Corps de dame, esplanade de peau) ou par des renvois iconographiques à l’histoire de la représentation du nu (Olympia), elles incarnent tout autant de Vanités. À ce titre, Le Métafizyx, avec sa tête de profil qui prend l’allure inquiétante d’un crâne, couronné de cheveux formant comme une sorte de perruque, invite à une méditation, déjà annoncée par le titre (de surcroît au masculin, pour souligner l’idée d’universalité), sur la périssabilité de la chair. Cette mise à mal des poncifs de l’idéal féminin connaît à peu près au même moment, aux États-Unis, des développements similaires avec la série des « Women » de Willem De Kooning.
Sophie Duplaix
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007