KI-Zeichnung
1966 - 1967
KI-Zeichnung
1966 - 1967
Domain | Dessin |
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Techniques | Mine graphite sur papier millimétré |
Dimensions | 66 x 60 cm |
Acquisition | Achat, 1999 |
Inventory no. | AM 1999-119 |
Detailed description
Artist |
Hanne Darboven
(1941, Allemagne - 2009, Allemagne) |
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Main title | KI-Zeichnung |
Creation date | 1966 - 1967 |
Domain | Dessin |
Techniques | Mine graphite sur papier millimétré |
Dimensions | 66 x 60 cm |
Inscriptions | Titré en haut à gauche (à l'envers), et en bas à droite : KI |
Acquisition | Achat, 1999 |
Collection area | Cabinet d'art graphique |
Inventory no. | AM 1999-119 |
Analysis
« Écrire l’écriture » ou le dessin comme mode d’écriture et de matérialisation du temps : ces principes fondent la démarche conceptuelle, tautologique, que l’artiste allemande Hanne Darboven développe depuis la fin des années 1960. Son séjour à New York, du printemps 1966 au printemps 1968, où elle se lie notamment avec Carl Andre et Sol LeWitt, est à cet égard décisif : c’est là qu’elle exécute notamment une série de dessins sur papier millimétré – une quinzaine seulement – qu’elle nomme « Konstruktionen », dont certains sont présentés dans sa première exposition à la galerie Konrad Fischer de Düsseldorf en 1967. Ces travaux graphiques, radicaux, lui valent d’être intégrée au premier cercle des artistes conceptuels mentionnés par Lucy Lippard et John Chandler dans leur article fondateur « The Dematerialization of Art », paru dans Art International en février 1968. L’enjeu est de dématérialiser le « visuel » ou, comme le formule Sol LeWitt à propos de ses Open Cubes in the Shape of a Cross, contemporains des dessins de Darboven, de « rendre le non-visuel (mathématiques) visible (concret) » (cité par Mel Bochner, « Primary Structures », Art Magazine, juin 1966).
Dans une lettre datée du 4 septembre 1966, Darboven explique en détail le principe conceptuel de ses « Constructions » qui détermine le réseau d’une grille géométrique tracée à la règle et à la mine de plomb la plus fine. La structure mathématique qu’elle s’impose ici, sur vingt-trois fois vingt-trois carrés du papier millimétré, est constituée sur un rythme ternaire (donné à lire clairement le long de son carré : « 1-2-3 ») et selon une stricte symétrie axiale et centrale, à la fois verticale et horizontale : 7 bandes sont ainsi déterminées, toutes régulières (de 3 carrés) sauf les deux centrales (la verticale étant de 5 carrés, l’horizontale de 2 carrés). À chaque unité ternaire correspond une ligne oblique particulière, débutant toujours au même point et orientée de la même façon. Le résultat est que deux espaces se confrontent dans le dessin, l’un statique, donné par la grille orthogonale, l’autre dynamique, créé par celle que constitue la répétition sérielle, à variations, des obliques : cette confrontation introduit une tension formelle au sein même d’une structure implacablement réglée. « Dans l’informel, il y a la présence d’une forme », constate Darboven. Quoique livrées avec une précision rigoureuse, comme le sont des études pour un projet architectonique, et annotées de même dans les marges (la date, la signature et le lieu de fabrication : « 337 East 90th Street »), ses « Constructions » donnent à voir les structures formelles minimales du sensible et de l’infime variable.
Agnès de la Beaumelle
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliography
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Collection Art graphique : [Catalogue de] La collection du Centre Pompidou, Musée national d''art moderne - Centre de création industrielle. - Paris : éd. Centre Pompidou, 2008 (sous la dir. d''Agnès de la Beaumelle) (cit. et reprod. coul. p. 357) . N° isbn 978-2-84426-371-1
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