Etude n° 38
[1951]
Etude n° 38
[1951]
Domain | Dessin |
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Techniques | Gouache sur papier |
Dimensions | 26,3 x 37 cm |
Acquisition | Achat, 1994 |
Inventory no. | AM 1994-254 |
Detailed description
Artist |
François Morellet
(1926, France - 2016, France) |
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Main title | Etude n° 38 |
Creation date | [1951] |
Domain | Dessin |
Techniques | Gouache sur papier |
Dimensions | 26,3 x 37 cm |
Inscriptions | Non signé, non daté |
Acquisition | Achat, 1994 |
Collection area | Cabinet d'art graphique |
Inventory no. | AM 1994-254 |
Analysis
L’œuvre graphique de François Morellet, comme celui d’Aurelie Nemours, offre un regard sur des processus de création plus complexes et variés qu’il n’y paraît chez cet artiste de la rigueur géométrique et du système radical. Simplicité de forme et de structure, neutralité objective de l’exécution, qui définissent son art, ne sont pas synonymes de facilité, au contraire. Ce que montrent les dessins de Morellet, et notamment ceux de ses débuts, c’est l’inventivité d’une recherche visuelle dont l’œuvre peint n’est que la pointe émergée : nombre de feuilles recèlent bien des idées, bien des combinaisons, des reprises et des variations, qui n’auront pas connu l’accomplissement – et la carrière publique – des tableaux.
Le degré d’aboutissement de l’Étude nº38, exécutée à la gouache, laisse entrevoir la possibilité de l’agrandissement et de l’achèvement en peinture. Rouges sur fond blanc, deux lignes droites verticales, deux autres brisées, comportant chacune (mais suivant un dessin différent) un segment courbe et un segment oblique, s’intercalent en laissant à chaque fois un espace différent : elles instaurent un rythme particulier, entre géométrie et nature, entre répétition et jeu. En 1951, Morellet ne s’est pas encore lancé dans ses compositions à systèmes, dont toutes les caractéristiques seront justifiées par l’usage de règles mathématico-géométriques (séries, répétitions, permutations, rotations). Un dépouillement radical est déjà ici à l’œuvre, mais le placement tout intuitif du quadruple signe peint anime encore l’organisation de cette surface, lui confère sa tension. D’autres dessins et au moins deux peintures de la même année utilisent ce motif combiné de la droite et de la courbe. Dans les peintures, Morellet sépare des plages de couleur très pâles, organisées dans un sens vertical ou horizontal, évocateurs de rythmes naturels – vagues ou dunes de sable. Entre la géométrie sensible de ses débuts et la découverte de l’art concret, par la médiation de Max Bill en 1952, l’Étude nº 38 témoigne d’un moment de transition, dont ne relève déjà plus la petite Étude nº 110 de 1954 : le jeu variable d’extension et de rétraction des structures définies par le réseau grillagé des lignes diagonales qui trame l’espace (comme dans un tapa océanien) obéit à une règle de combinatoire mathématique.
Arnauld Pierre
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008