Sans titre
1937
Sans titre
1937
Domain | Dessin |
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Techniques | Encre de Chine, aquarelle et gouache sur papier |
Dimensions | 22 x 29,7 cm |
Acquisition | Legs de Nina Kandinsky, 1981 |
Inventory no. | AM 81-65-905 |
Detailed description
Artist |
Richard Mortensen
(1910, Danemark - 1993, Danemark) |
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Main title | Sans titre |
Creation date | 1937 |
Domain | Dessin |
Techniques | Encre de Chine, aquarelle et gouache sur papier |
Dimensions | 22 x 29,7 cm |
Inscriptions | Daté et monogrammé en bas à gauche : 3.12.37 / RM |
Acquisition | Legs de Nina Kandinsky, 1981 |
Collection area | Cabinet d'art graphique |
Inventory no. | AM 81-65-905 |
Analysis
Chez ce peintre danois, découvert en France à la galerie Denise René en 1948, en même temps que son compatriote Robert Jacobsen, le dessin tient depuis ses débuts un rôle primordial. Reprenant la technique de l’automatisme chère aux surréalistes, rencontrés à Paris en 1937, il commence chaque travail pictural par une série de dessins libres. « Je dessine beaucoup et vite, sur des cahiers, à la plume et à l’encre de Chine. Je remplis certaines formes au pinceau, afin d’obtenir un jeu de lignes et de formes pleines », dira- t-il encore en 1954. Cette pratique, qui tient de l’entraînement, lui permet, lorsqu’il a épuisé ses recherches, de se sentir rempli de son sujet, prêt à travailler sur toile. Si aucun dessin ne sert à proprement parler de modèle, l’expérimentation graphique détermine une ambiance dans laquelle le tableau trouve son cadre.
Dans ce dessin précoce de la fin des années 1930 ayant appartenu à Kandinsky, l’influence du maître abstrait, découvert à 22 ans lors d’un séjour à Berlin, apparaît clairement. L’alliance de lignes noires nerveuses et de formes floues fait incontestablement penser aux séries des Impressions et des Improvisations de Kandinsky, peintes dans les années 1910 à Murnau. Certaines parentés formelles sont explicites, comme le cercle rouge central. Mortensen s’inscrit également dans la veine de Miró, par la fraîcheur de cette ronde de signes en apesanteur, voire de Calder, par la virtuosité de la ligne et la présence massive de formes noires aux silhouettes de stabiles. Au-delà des références s’annonce déjà l’enjeu central de son travail : allier la forme d’expression spontanée à une construction équilibrée. La ligne, utilisée comme matériau premier, vaut autant pour sa clarté constructive que pour ses pouvoirs expressifs. L’objectif est de donner vie et mouvement à une composition simplifiée et de créer un espace nerveux, ouvert aux échanges : « C’est en somme une société en miniature, où les différentes parties mènent une vie en relation les unes avec les autres, où formes, couleurs et lignes collaborent en constituant des contrastes et des harmonies, des tensions sur la surface picturale et dans la conscience du spectateur » (Mortensen, 1951).
Ariane Coulondre
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliography
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky