Inland

Inland
Gabbla
de Tariq Teguia
Algérie, France, 2008, 138’, 35 mm, couleur, vostf
avec Kader Affak, Ines Rose Djakou, Ahmed Benaissa

Alors qu’il vit à l’abri du monde et de ses fureurs, Malek, topographe, accepte une mission dans l'Ouest algérien. Il commence par remettre en état la cabine saharienne qui avait abrité une précédente équipe à la fin des années 1990, décimée lors d’une attaque des intégristes. En fin de journée, Malek trouve une jeune femme dissimulée dans un recoin de la cabine. Elle est noire, ne veut pas donner son nom. Malek décide de l’héberger. Elle ne veut plus fuir vers l’Europe, elle est épuisée, elle veut rentrer chez elle, elle accomplit le chemin retour. La route vers le désert, soit un point de disparition mutuelle.

Prix de la critique internationale (Fipresci) Mostra de Venise, 2008.
Prix du jury au Festival de Jeonju, 2009

« Comme tous les grands géographes, de Braudel à Kramer, Teguia est aussi et simultanément historien. Il ne tisse pas les lignes pour faire tapisserie, mais, […] pour voir “entre les mailles”, y faire affleurer les traces du passé et les lignes d’une autre Algérie possible. Les traces comme les mines, sont inapparentes. Teguia se garde de les chercher – peu de films confirment comme Inland que le cinéma n’a pas plus à montrer qu’à démontrer. »
Cyril Neyrat, Les Cahiers du Cinéma, n°544, avril 2009

« On y croise ces symboles fantomatiques des dix premières années du XXIème siècle : nomadisme, terrorisme, flux migratoires, clandestinité partout. On y parle peu, et des langues qui souvent ne s’entendent pas ».
Philippe Azoury, Libération, 25 mars 2009

Entretien avec Tariq Teguia par Quentin Mével (ACRIF, association des cinémas de recherche d’Ile de France)

Séance présentée par Tariq Teguia et Jacques Rancière, suivie d’une discussion.
Jacques Rancière est philosophe, professeur émérite au département de philosophie de l’Université de Paris 8. Ses principales interventions sur le cinéma ont été regroupées dans deux volumes, La Fable cinématographique (Seuil, 2001) et Les Écarts du cinéma (La Fabrique, 2011). Il est également l’auteur de Béla Tarr, le temps d’après (Capricci, 2011).