Cinema
Chris Marker
Zapping Zone (Proposals for an Imaginary Television)
14 Jan 2022
The event is over
With Zapping Zone (Proposals for an Imaginary Television), in 1990, Chris Marker no doubt made one of his most experimental works and represents a milestone in the history of art and the media.
This installation combining video, informatics and photography in a Piranesian assemblage, crossing documentary images and abstract writing, acted as a response to the Centre Pompidou exhibition "Passages de l'image", which had invited ten artists to engage with the multiple relations between images: fixed images and moving images, found and created images, indiciality and picturality. Experimental artistic practices have produced these frictions and hybridisations all through the modern era. At the turn of the 1980s they became increasingly real in the visual landscape of mass media. While working on Zapping Zone, Marker developed tentacular research, leaving behind him more than one hundred and eighty work diskettes and a quantity of changing stages and versions for a project he saw as constantly in motion. In fact, the form and content of the work never ceased to be reconfigured in the course of its presentations and the evolution of the author's preoccupations.
Two years of research produced extensive documentation on the materials and successive states of Zapping Zone, highlighted by its preparatory technical and conceptual work, notably in the domain of informatic creation.– Dialector, Lulucat, Constructor and other investigations were developed by Marker as a self-taught coder. This conservation and restoration research project resulted in a presentation, in the rooms of the National Museum of Modern Art, that was very close to the first version of the work, along with a folder room providing a glimpse, in so far as possible, of the abundant technical and formal laboratory that this creative project crystallised in the work of Marker, leading to other post-filmic imaginaries of shared memory: the Immemory CD-Rom (1997), the island called L’Ouvroir (The Workroom, 2008), a film created with Max Moswitzer on the Second Life virtual platform, and lastly the Gorgomancy (2007-2013) Internet site that he left unfinished.
This session brings together the scientific team for the project and aims to exhibit the principles and the fruit of this research. The project was conducted in collaboration with the Restoration and Research Centre for the Museums of France, with the support of the Heritage Sciences Foundation.
Program :
Logiciel/catacombes, time-machine de Chris Marker ou le souvenir d’un passage
Par Marcella Lista, historienne de l’art, conservatrice en chef de la collection nouveaux médias, Musée national d’art moderne
« Catacombes, parce que c’est là, dans des souterrains imaginaires, que nous essayons de tracer les signes auxquels nous attachons notre confiance imprécise en un avenir dont nous ne savons, à vrai dire, rien. » Le premier titre que Marker a donné à Zapping Zone interroge les turbulences d’une mémoire qui pivote, à l’aube du numérique, vers l’insondable matérialité du stockage de masse, la mutabilité et la redistribution infinies des images. Cette œuvre sui generis inscrit dans sa grammaire même l’instabilité des médias contemporains et la préfiguration de sa propre ruine technologique.
Chris Marker, bêta-testeur
Par Agnès de Cayeux, plasticienne en arts et cultures numériques associée au département des arts plastiques de l’université Picardie Jules Vernes
À propos du logiciel HyperStudio, créé en 1988 par Roger Wagner, Chris Marker écrit qu’il est « l'outil de création le plus fantastique qui m’ait été donné depuis que j’ai appris à écrire ». De l’artisan-programmeur à l’ingénieur-inventeur – surnommé Hyperman par Marker – naît une très longue amitié de travail et un dialogue incessant. Marker teste HyperStudio, s’en approprie les capacités, joue à composer et créer. Wagner observe les essais de Marker et affine son logiciel d’une version à l’autre. Zapping Zone (1990), Level Five (1996) et Immemory (1997) en sont les configurations passagères.
Au croisement de l’image analogique et de l’image numérique : synthèse vidéo et hybridations dans Zapping Zone
Par Alexandre Michaan, restaurateur du patrimoine et doctorant à l’université de Saint-Étienne, spécialisé dans la préservation des œuvres vidéo analogiques et numériques
De 1990 à 1994, Zapping Zone a été pour Chris Marker un terrain d'expérimentation technique pour la manipulation et la mise en scène de l'image vidéo. De l'utilisation de la synthèse vidéo analogique, précédée par Quand le siècle a pris formes (1978) et Sans soleil (1983), à la combinaison de flux vidéo télévisuel en direct et d'images informatiques, Marker s'est emparé peu à peu des nouveaux moyens techniques disponibles pour modifier et affiner certaines des « zones » de son installation durant les quatre premières années de son exposition.
Conservation et restauration au prisme de Zapping Zone
Par Cécile Dazord, conservatrice du patrimoine, responsable de l’art contemporain au département recherche du Centre de recherche et de restauration des musées de France (2006-2019)
L’essor des technologies de l’information s’est accompagné d’un raccourcissement constant de la durée de vie des produits qui les constituent et de l’augmentation exponentielle de leur taux de renouvellement. Dans le contexte patrimonial, le régime temporel des œuvres fondé sur la permanence et la pérennité entre en collision avec les phénomènes d’obsolescence technologique. Zapping Zone, dans les collections du Musée national d’art moderne, est immanquablement traversée et affectée par ces forces contradictoires.
Avec
Agnès de Cayeux, plasticienne en arts et cultures numériques associée au département des arts plastiques de l’université Picardie Jules Vernes
Cécile Dazord, conservatrice du patrimoine, responsable de l’art contemporain au département recherche du Centre de recherche et de restauration des musées de France (2006-2019)
Marcella Lista, historienne de l’art, conservatrice en chef de la collection nouveaux médias, Musée national d’art moderne
Alexandre Michaan, restaurateur du patrimoine et doctorant à l’université de Saint-Étienne, spécialisé dans la préservation des œuvres vidéo analogiques et numériques
When
6:30pm - 9pm
Where
Chris Marker, Zapping Zone (Proposals for an Imaginary television) (détail « Glassman ») 1990-1994
© Mnam/Centre Pompidou.