Le Modèle rouge
[1935]
Le Modèle rouge
[1935]
"Thanks to Modèle rouge, we feel that the union of a human foot and a leather shoe arises in reality from a monstrous custom." (Magritte)
René Magritte preferred duly considered associations ta the unpredictable encounters advocated by the Surrealists. To this end, he liked to come up with "problems" for everyday objects, with a pair of boots. The progressive transformation of a foot into a shoe appeared to be so obvious ta Magritte that he made seven versions of it, all later than this one. The meticulous rendering of the materials, and of the human flesh, adds to the stra ngeness of this work that is bath droll and frightening.
Domain | Peinture |
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Techniques | Huile sur toile marouflée sur carton |
Dimensions | 56 x 46 cm |
Acquisition | Achat, 1975 |
Inventory no. | AM 1975-216 |
Detailed description
Artist |
René Magritte
(1898, Belgique - 1967, Belgique) |
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Main title | Le Modèle rouge |
Creation date | [1935] |
Domain | Peinture |
Techniques | Huile sur toile marouflée sur carton |
Dimensions | 56 x 46 cm |
Inscriptions | S.H.DR. : magritte |
Acquisition | Achat, 1975 |
Collection area | Arts Plastiques - Moderne |
Inventory no. | AM 1975-216 |
Analysis
En 1933, sous l’effet d’une hallucination nocturne, René Magritte voit dans une cage un œuf, en place de l’oiseau qu’elle renfermait. Méditant sur cette substitution d’image, il y devine la résolution, par les voies de l’inconscient, d’un « problème » répondant à une logique des plus strictes. « Je recherchais à partir de cette révélation si d’autres objets que la cage ne pourraient également manifester – grâce à la mise en lumière d’un élément qui leur serait propre et rigoureusement prédestiné – la même poésie évidente que l’œuf et la cage avaient su produire par leur réunion » (« La Ligne de vie II », Écrits complets, op. cit. , p. 144). Posant de façon systématique le « problème » spécifique à quelques objets, Magritte conçoit des nuages recevant de la pluie, des portes qui dévoilent l’espace qu’elles sont censées rendre inaccessible, des vêtements dotés des attributs physiques qu’ils ont vocation à dissimuler. Max Ernst aurait signalé à Magritte l’enseigne d’un cordonnier de Touraine qui apportait une réponse au « problème » du soulier. La solution des chaussures en peau de pieds apparaît à Magritte d’une telle évidence qu’il en multiplie les variantes. Toutes puisent dans ce fond de sadisme d’où naissent les meilleures œuvres du surréalisme. « On ressent, grâce au Modèle rouge (cat. rais. II, n o 382), que l’union d’un pied humain et d’un soulier de cuir relève en réalité d’une coutume monstrueuse », constate René Magritte (« La Ligne de vie I », Écrits complets, op. cit. , p. 112). Le tableau est l’une des sept versions de la série réalisée entre 1935 et 1964 (une version à Stockholm, Moderna Museet, une à Rotterdam, Museum Boijmans Van Beuningen). Il a été révélé chez Julien Levy, à New York en 1936, et publié par The American Weekly (New York, 1 er mars 1936), avant de faire la couverture de la deuxième édition du Surréalisme et la peinture d’André Breton, en 1945. Présenté à Paris pour la première fois au Salon d’Automne de 1944, il fut acquis par Maria Martins, la compagne de Marcel Duchamp, sur ses conseils.
Didier Ottinger
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007