La Colonne sans fin III
[avant 1928]
La Colonne sans fin III
[avant 1928]
« La Colonne sans fin c'est comme une chanson éternelle qui nous amène à l'infini au-delà de toute douleur et joie factice. » (Brancusi)
De 1918 jusqu'à la fin de sa vie, Constantin Brancusi réalise plusieurs versions de sa Colonne sans fin, dans des tailles et des matériaux différents. La structure reste cependant identique, fondée sur la répétition de formes rhomboïdales superposées. Dans un élan vertical, apparaissent les qualités rythmiques, l'harmonie des proportions et la simplicité des motifs. Sa dernière colonne (1938) de près de 30 mètres de haut est installée au milieu d'un parc à Târgu Jiu en Roumanie, dans un sanctuaire dédié aux morts de la Première Guerre mondiale.
Domain | Sculpture |
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Techniques | Bois (peuplier) |
Dimensions | 301,5 x 30 x 30 cm |
Acquisition | Legs de Constantin Brancusi, 1957 |
Inventory no. | AM 4002-118 |
Detailed description
Artist |
Constantin Brancusi
(1876, Royaume de Roumanie - 1957, France) |
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Main title | La Colonne sans fin III |
Creation date | [avant 1928] |
Domain | Sculpture |
Description | Composée de 5 éléments (4 rhomboïdes + 2 demi rhomboïdes), l'élément complet tronqué ayant été coupé par rapport à l'exposition de 1933 |
Techniques | Bois (peuplier) |
Dimensions | 301,5 x 30 x 30 cm |
Acquisition | Legs de Constantin Brancusi, 1957 |
Collection area | Arts Plastiques - Moderne |
Inventory no. | AM 4002-118 |
Analysis
Avec la série des « Colonnes sans fin » apparaît la scansion verticale de l’espace, ainsi que la radicalité d’un geste qui opère un saut qualitatif. La sculpture sur bois, pratiquée dès 1913, a conduit Brancusi à employer ce matériau rustique pour ses socles, qui combinent un petit nombre de formes simples, rappelant les éléments d’architecture rurale de son pays natal. Une petite Colonne de 1917-1918 (cat. rais. no 141) est en effet d’abord un simple support, de trois puis de deux modules, qui retournera à l’état de socles. Elle précède la première Colonne sans fin en chêne de 1918 (New York, MoMA), exposée avec ce titre, en 1926, au Salon des Tuileries puis à la Brummer Gallery. De plus grande taille et aux trois modules renflés, celle-ci reposait initialement sur une base de pierre, révélant le changement du statut de l’œuvre, antérieurement assimilée à un socle. Elle sera finalement posée à même le sol, comme plus tard les versions de plus en plus grandes liées à la hauteur de l’atelier. La répétition du motif – une double pyramide tronquée ou un rhomboïde, selon l’unité retenue par l’œil – engendre une sensation constante de rythme changeant. La rupture subite opérée par un élément tronqué simule un mouvement vertical sans fin, où la coupure, l’absence, figurent la continuité. En 1926, Brancusi installe pour la première fois en plein air une Colonne sans fin (cat. rais. no 231), taillée dans un peuplier du jardin de son ami Steichen, à Voulangis. Avant d’être coupée en 1927 par Brancusi après le départ de Steichen – seules deux sections superposées ont été conservées dans l’atelier (AM 4002-117) – cette colonne de près de huit mètres approchait l’« expansion » infinie. Reprenant un format plus adapté à la mesure de l’atelier, comme celui d’une Colonne en chêne précédente de 1925 (AM 4002-119), Brancusi réalise peu avant 1928 une troisième Colonne , en peuplier (cat. rais. no 207), plus courte et d’une épaisseur intermédiaire, faisant varier à nouveau le rythme des deux autres, avec lesquelles elle a été exposée à la Brummer Gallery en 1933-1934. D’un seul tenant, elle a été alors raccourcie d’un élément (une double pyramide) comme celle de 1925. Ses quatre rhomboïdes aux courbes lisses et bombées annoncent l’ampleur de l’étude en plâtre ([1930-1931], AM 4002-120), qui prépare la Colonne sans fin monumentale, érigée en 1937 et inaugurée en 1938, pour le mémorial de Tîrgu-Jiu, commandé en 1935 par la Roumanie.
Marielle Tabart
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
Events
Bibliography
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Teja Bach (Friedrich).- Constantin Brancusi. Metamorphosen Plastischer Form.- Cologne : DuMont Buchverlag, 1987 (cat. n° 207)
Constantin Brancusi 1876-1957 : Paris, Centre Georges Pompidou, 14 avril-21 août 1995, Philadelphie, Philadelphia Museum of Art, 8 octobre-31 décembre 1995. - Paris, éditions du Centre Pompidou; éditions Gallimard, 1995 (cat. n° 80, cit. et reprod. p. 224) . N° isbn 2-85-850-819-4
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L''Atelier Brancusi : La collection. - Paris : éd. Centre Georges Pompidou, 1997 (sous la dir. de Marielle Tabart) (cat. n° 124, cit. et reprod. p. 160) . N° isbn 2-85850-929-8
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Collection Art Moderne :[Catalogue de] La collection du Centre Pompidou/Musée national d''art moderne. - Paris : Editions du Centre Pompidou, 2006 (sous la dir. de Brigitte Leal) (cit. p. 83, reprod. coul. p.82) . N° isbn 978-2-84426-317-9
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100 Chefs-d''oeuvre du XXe siècle dans les collections du Centre Pompidou.- Paris : éd. Centre Pompidou, 2010 (Cit. p. 42 et reprod. coul. p. 43) . N° isbn 978-2-84426-464-0
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Brancusi: Romanian sources and universal perspectives : Timisoara, National Museum of Art, 30 septembre 2023-28 janvier 2024. - Timisoara : Editura Art Encounters, 2023 (sous la Dir. de Doïna Lemny) (cat. n° 94 reprod. coul. ill. 125 p. 203) . N° isbn 978-606-94495-1-6
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Brancusi : Paris, Centre Pompidou, 27 mars-1er juillet 2024. - Paris : Editions du Centre Pompidou, 2024 (sous la dir. d''Ariane Coulondre) (reprod. coul. p. 53, 61, 117) . N° isbn 978-2-84426-976-8
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