Remember Uncle August, the Unhappy Inventor (Souviens-toi de l'oncle A…
1919
Remember Uncle August, the Unhappy Inventor
(Souviens-toi de l'oncle Auguste, le malheureux inventeur)
1919
" Man lives because he started living one day, but in vain he wonders why and the wheel with which he thought he would traverse existence hangs limp in space. " (Wieland Hertzfelde, publisher and gallery owner)
Georg Grosz uses irony to denounce the barbarity of the First World War, which blew hopes of progress to pieces. The title evokes the malaise of a failed inventor. Bedecked with collages showing a razor, a mechanical prosthesis, a bicycle tube and a brioche, this figure, perhaps a self-portrait, appears as the victim of a self-destructing society.
Domain | Peinture |
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Techniques | Huile, crayon, papiers et cinq boutons collés sur toile |
Dimensions | 49 x 39,5 cm |
Acquisition | Achat, 1977 |
Inventory no. | AM 1977-562 |
Detailed description
Artist |
George Grosz (Georg Ehrenfried Gross, dit)
(1893, Allemagne - 1959, République fédérale d'Allemagne) |
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Main title | Remember Uncle August, the Unhappy Inventor (Souviens-toi de l'oncle Auguste, le malheureux inventeur) |
Former title | Ein Opfer der Gesellschaft (Victime de la société) |
Creation date | 1919 |
Place of production | Oeuvre présentée la première fois en juillet 1920 à la "Première foire internationale Dada" à Berlin sous le titre "Ein Opfer der Gesselschaft" |
Domain | Peinture |
Techniques | Huile, crayon, papiers et cinq boutons collés sur toile |
Dimensions | 49 x 39,5 cm |
Acquisition | Achat, 1977 |
Collection area | Arts Plastiques - Moderne |
Inventory no. | AM 1977-562 |
Analysis
Comme Otto Dix, George Grosz revient de la Première Guerre mondiale animé d’un sentiment de dégoût violent envers la société et les valeurs qui l’ont rendue possible. Le sens, la virulence de leur antimilitarisme d’après-guerre s’éclairent de l’enthousiasme éphémère que leur a inspiré la perspective du conflit. Le nihilisme de Dada, auquel l’un et l’autre adhèrent momentanément, règle avant tout leur compte avec leur propre naïveté. Grosz, comme Dix, a flirté avant-guerre avec un futurisme célébrant la technique, voyant dans la guerre une « hygiène du monde ». Souviens-toi de l’oncle Auguste, le malheureux inventeur , seule œuvre de l’artiste conservée au Musée, avec Weg alle Fleisches II [Ainsi va toute chair II] de 1931, est l’image ambiguë de ce retournement opéré chez celui qui a vu la science et le progrès se retourner contre l’humanité. Grosz réalise son collage au moment de sa plus étroite collaboration avec John Heartfield qui, dans le catalogue de l’exposition de la première grande Foire internationale Dada de Berlin (1920) où figure l’œuvre, écrit à son propos : « Toute possibilité d’évolution est étouffée dans l’œuf. Ne survit que cette habitude de boutonner la veste avec soin jusqu’au cou, suivant la devise : “Modeste mais honnête” .» L’œuvre de Grosz, dans l’exposition, est accrochée au-dessus d’une peinture de Otto Dix (Aptes 45 % pour la production), montrant une procession de mutilés de guerre. Les figures de Dix ressemblent à ces peintres épris de modernisme (adeptes de ce « cubisme » qui, pour eux, en incarne les vertus), confrontés brutalement, de par la guerre, à la réalisation de leur utopie (Dix fait de la guerre l’agent d’une « cubisation » concrète). L’Oncle Auguste (sous titré « Victime de la société ») porte sur le front un grand point d’interrogation. George Grosz, qui vient d’intégrer les rangs du parti communiste, s’interroge sur le rôle de la science et du progrès : armes de paix ou de mort ?
Didier Ottinger
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007