Sans titre
1988
Sans titre
1988
Zaugg's eminently reflexive work is, as he wrote, "a questioning of the possibility of practicing painting today."
His artworks, but also his writings and the exhibitions he organised, are based on the theory of perception, exploring what lies hidden beneath the visible surface of things. The text of this painting evokes an absent space and reminds us of the artist's constant interest in museology and architecture - he has conducted many projects in public areas. Painted with thick touches of the same tone as the primer on the canvas, these words create a mise en abime and refer us to the concept of the palimpsest, which is of decisive importance to Rémy Zaugg's work.
Domain | Peinture |
---|---|
Techniques | Peinture acrylique sur toile |
Dimensions | 200 x 175 cm |
Acquisition | Achat, 1990 |
Inventory no. | AM 1990-94 |
On display:
Detailed description
Artist |
Rémy Zaugg
(1943, Suisse - 2005, Suisse) |
---|---|
Main title | Sans titre |
Creation date | 1988 |
Domain | Peinture |
Techniques | Peinture acrylique sur toile |
Dimensions | 200 x 175 cm |
Acquisition | Achat, 1990 |
Collection area | Arts Plastiques - Contemporain |
Inventory no. | AM 1990-94 |
Analysis
Marqué par la rencontre de l’artiste encore adolescent, au Kunstmuseum de Bâle, avec le tableau de Barnett Newman Day Before One (1951), tout l’œuvre de Rémy Zaugg, éminemment réflexif, est d’abord, ainsi qu’il l’a lui-même écrit, « une interrogation sur la possibilité de faire de la peinture aujourd’hui ». Des 27 Esquisses perceptives d’un tableau (1963-1968), notations verbales, spatialisées sur la feuille, à partir d’une reproduction de La Maison du pendu de Cézanne, qui essaimeront dans une large part de la production ultérieure, jusqu’aux ensembles ultimes où se révèle notamment un dialogue avec la mort, cet œuvre procède en même temps d’une méditation sans cesse renouvelée sur la perception et sur ses conditions. De cela témoignent aussi de nombreux textes, qui font de Zaugg l’un des auteurs les plus singuliers et les plus exigeants (envers lui-même, pour commencer) de la littérature artistique moderne. On citera ainsi le livre La Ruse de l’innocence (1982), sous-titré « Chronique d’une sculpture perceptive » et entièrement consacré aux démêlés phénoménologiques du peintre suisse avec une et une seule pièce de Donald Judd. Le tableau de 1988 présenté ici, où le mot persiste, laisse entrevoir que le lieu de l’art constitua – nécessairement, pourrait-on dire – l’un des soucis constants de Zaugg, dont les interventions dans le domaine de l’architecture comme dans celui de la muséologie resteront exemplaires. Peint par touches épaisses du même ton que l’apprêt de la toile, il s’inscrit dans la lignée d’un ensemble inachevé, « Für ein Bild » (1986-1987), et participe de cette esthétique du palimpseste dont l’artiste fit l’un des ressorts de son travail.
Jean-Pierre Criqui
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliography
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky
Agir, Contempler : Colmar, Musée Unterlinden, 24 janv.-20 juin 2016. – Colmar : Ed. Artlys, 2016 (Cat.18, cit. p.103, p. 218 (légende) et reprod. p.105) . N° isbn 978-2-85495-634-4
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky