Eure
[1955]
Eure
[1955]
"For my part, I want an objective and dry style to achieve concise and precise expression." (Mortensen)
Danish artist Richard Mortensen moved to France in 1947 where he took up Geometric abstraction. Presented during his solo exhibition at the Galerie Denise René in 1956, Eure is structured by geometric blacks of colour whose vivacity does not disguise the subtle contrast of tones. The angles of the planes, separated by a black line, create an unstable perspective opening onto the outside.
Domain | Peinture |
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Techniques | Huile sur toile |
Dimensions | 130 x 97 cm |
Acquisition | Achat, 1976 |
Inventory no. | AM 1976-3 |
Detailed description
Artist |
Richard Mortensen
(1910, Danemark - 1993, Danemark) |
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Main title | Eure |
Creation date | [1955] |
Domain | Peinture |
Techniques | Huile sur toile |
Dimensions | 130 x 97 cm |
Acquisition | Achat, 1976 |
Collection area | Arts Plastiques - Moderne |
Inventory no. | AM 1976-3 |
Analysis
Après des études à l’académie des Beaux-Arts de Copenhague, Mortensen découvre le surréalisme et l’abstraction à Berlin, en 1932. Jusqu’à la guerre, il exerce ses talents de critique au sein de la revue du groupe Linien, puis en tant qu’organisateur d’expositions d’art contemporain, tout en se consacrant à la peinture dans la mouvance de l’expressionnisme danois. Son installation en France, en 1947, coïncide avec sa conversion à la discipline sévère de l’abstraction géométrique. Dès 1948, son travail est reconnu à Paris : il participe au Salon des Réalités nouvelles et à l’exposition « Tendances de l’art abstrait ». Il est soutenu par le critique de la revue Art d’aujourd’hui , Léon Degand, qui défend les artistes abstraits de tendance géométrique, présentés par la galerie Denise René. Consacré par quatre expositions monographiques à cette même galerie (1950, 1951, 1956 et 1962), il joue un rôle important en organisant à l’étranger, avec son compatriote Jacobsen, des expositions d’artistes scandinaves de la galerie. Après guerre, la transcription du mouvement et la recherche du dynamisme renouvellent l’abstraction géométrique. Les tableaux de Mortensen, comme les deux peintures du Musée, Opus tamaris (1951, AM 1976-4) et Eure , sont des compositions rythmées par des champs colorés aux tons intenses ; les aplats géométriques s’opposent par leur gamme colorée et leurs contrastes subtils mais heurtés, qui créent l’illusion optique, et construisent un espace pictural ouvert et dynamique. Quitter le plan, changer de lieu, sauter dans le vide par la perspective, superposer sont des dispositifs courants dans la peinture de l’artiste danois. « La composition pure est encore une plastique plane, où de rigoureux éléments abstraits, peu nombreux et exprimés avec peu de couleurs (mates ou brillantes à plat) possèdent sur toute surface la même qualité plastique complète : positive-négative . Mais, par l’effet de perspectives opposées, ces éléments font naître et s’évanouir tout à coup un sentiment spatial et donc l’illusion du mouvement et de la durée », écrira Victor Vasarely ( Notes pour un manifeste , feuillet de l’exposition « Le Mouvement », Paris, galerie Denise René, 6-30 avril 1955), considéré comme le théoricien de l’art cinétique qui verra son apogée dans l’exposition « Le Mouvement », en 1955, à laquelle participe Mortensen, aux côtés d’Agam, Bury, Calder, Duchamp, Jacobsen, Soto, Tinguely et Vasarely.
Didier Ottinger
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007