Masque Fang
Masque Fang
Domain | Sculpture |
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Techniques | Bois exotique peint |
Dimensions | 42 x 28,5 x 14,7 cm |
Acquisition | Legs de Mme Alice Derain, 1982 |
Inventory no. | AM 1982-248 |
Detailed description
Artist | Anonyme (Afrique, Gabon) |
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Main title | Masque Fang |
Domain | Sculpture |
Techniques | Bois exotique peint |
Dimensions | 42 x 28,5 x 14,7 cm |
Notes | Un surmoulage en bronze signalé par Jean Laude (dans "La Peinture française et "l'Art nègre" (1905-1914) : contribution à l'étude des sources du fauvisme et du cubisme, 1ère éd., 1968, p. 104) et fondu vers 1905 par F. Rudier pour Vollard, faisait partie des collections du Musée des arts africains et océaniens, aujourd'hui conservé au Musée du Quai Branly (inv. 75.14393). |
Acquisition | Legs de Mme Alice Derain, 1982 |
Collection area | Arts Plastiques - Moderne |
Inventory no. | AM 1982-248 |
Analysis
Icône du primitivisme d’après William Rubin, ce masque blanc au visage énigmatique – le kaolin étant la couleur des morts – appartient à l’ensemble des masques d’esprits du Nord-Gabon. Il a concentré l’attention esthétique, probablement subjective, d’artistes et de collectionneurs célèbres, attirés par ses qualités formelles et émotionnelles, la noblesse de ses lignes évoquant l’expression de la pureté d’un temps révolu. À partir de 1905, la découverte des solutions plastiques et de la vitalité de l’art africain mobilisa les artistes expressionnistes, cubistes, abstraits et surréalistes ; elle fut suivie d’un mouvement d’enthousiasme et d’appréhension intuitive qui fut source d’inspiration. Perçu comme l’expression d’une humanité originelle, ce type de masque, d’un naturalisme simple, dépouillé, imaginatif, résolument distant d’une imitation parfaite de la nature, séduisit bien des artistes. Vlaminck fut l’un des premiers amateurs d’« étrange » à amorcer, en 1904, la pratique d’une collection d’« objets nègres », très lié dans cette aventure à Derain (qui lui acheta ce masque en 1905 avant d’acquérir deux autres masques fang, visibles sur une photographie de son atelier à Paris, vers 1912-1913, ainsi qu’une riche collection d’art primitif, dispersée en 1955), mais aussi à Braque (également propriétaire d’un masque fang dès 1911), Matisse et Picasso, qui entrèrent bientôt dans la compétition. Exemplaire cependant unique, maintes fois copié depuis, il conserve une ambiguïté sexuelle difficile à trancher : masque paisible de l’esprit de la jeune fille ou inquiétant et tout-puissant masque justicier du ngil, dont le culte fut interdit par les autorités coloniales au début du siècle ? A-t-il d’ailleurs vraiment connu un usage dans son contexte ? Les sculptures en provenance du Gabon, l’une des premières régions explorées par les missions françaises dans la seconde moitié du xxe siècle, furent rapportées très tôt, et l’intérêt qu’elles suscitèrent fut à l’origine de la création de nombreuses catégories artistiques tout au long de ce siècle. En 1930, Ambroise Vollard en fit réaliser un moulage en bronze par Rudier, donné au MNAAO en 1963 (Musée national des Arts africains et océaniens, actuel Musée du quai Branly, inv. 1963-188).
Hélène Joubert
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007