Pasolini Ostia Remix
1998 - 2003
Pasolini Ostia Remix
1998 - 2003
Domain | Oeuvre en 3 dimensions | Installation cinématographique |
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Techniques | Film super 16mm, couleur, silencieux |
Duration | 15 minutes |
Acquisition | Achat, 2008 |
Inventory no. | AM 2008-F9 |
Detailed description
Artist |
Cerith Wyn Evans
(1958, Royaume-uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du nord) |
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Main title | Pasolini Ostia Remix |
Creation date | 1998 - 2003 |
Domain | Oeuvre en 3 dimensions | Installation cinématographique |
Techniques | Film super 16mm, couleur, silencieux |
Duration | 15 minutes |
Printing | Edition 1/3 + épreuve d'artiste |
Acquisition | Achat, 2008 |
Collection area | Cinéma |
Inventory no. | AM 2008-F9 |
Analysis
Cerith Wyn Evans est un artiste central de la scène londonienne des années 1990, un Young British Artist – selon le titre de l’exposition organisée par la Saatchi Gallery en 1992, « Sensation : Young British Artists » – atypique, puisqu’il a développé un travail conceptuel érudit, très imprégné par la culture underground et fasciné par les figures de Kenneth Anger, William Burroughs ou encore Guy Debord. Vidéaste et cinéaste dans les années 1980, l’artiste gallois a étendu sa pratique à la sculpture et à l’installation dans les années 1990, élaborant un style dandy et poétique qui tranche avec le style « Sensation » de ses contemporains anglais. En résidence à la British School de Rome, il découvre dans le restaurant Il Pomodoro le chèque encadré, non encaissé, du dernier dîner pris par Pier Paolo Pasolini avant son assassinat sur la plage d’Ostie. L’artiste décide alors d’accomplir un voyage sur les traces du réalisateur et tente de créer une inscription pour une pierre tombale qui n’existe pas, pour une mort déniée, celle d’une figure d’Ostie qui n’a aujourd’hui pour tout hommage qu’une misérable sculpture portant une inscription elliptique. Cerith Wyn Evans a tourné avec deux caméras simultanées une scène sur la plage, où un groupe d’hommes installe un dispositif artisanal, composé d’une phrase en feux d’artifices disposée sur des montants de bois. La citation, « Sur les rives de la Livenza poussent à foison des saules argentés, leurs branches trempant dans les eaux à la dérive », est extraite du scénario d’Œdipe roi, le film le plus autobiographique du réalisateur. L’œuvre apparaît également comme une sorte d’immolation, qui évoque notamment la passion dévorant tout artiste de l’intérieur. Présentée avec un projecteur visible super 16 mm, elle convoque, selon le vœu de Cerith Wyn Evans, le fantôme de Pasolini.
Christine Macel
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007