Card File (Fichier)
11 juillet 1962 - 31 décembre 1962
Card File
(Fichier)
11 juillet 1962 - 31 décembre 1962
Morris embarked in 1961 on several Neo-Dadaist works using retrieved items, much in the manner of Marcel Duchamp and Kurt Schwitters.
These works play with language and self-parody and engage the viewer in a playful way. Card File is one of the first works of conceptual art. 48 cards are alphabetically ordered in an archive file, describing the process of elaboration of the work, from conception to production, systemizing the different steps in categories such as Interruptions, Materials, Prices.
Domain | Objet |
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Techniques | Métal, bois, papier |
Dimensions | 68,5 x 27 x 4 cm |
Acquisition | Achat, 1992 |
Inventory no. | AM 1992-39 |
On display:
Museum, level 4, room 9
Detailed description
Artist |
Robert Morris
(1931, États-Unis - 2018, États-Unis) |
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Main title | Card File (Fichier) |
Creation date | 11 juillet 1962 - 31 décembre 1962 |
Domain | Objet |
Description | Tiroir de fichier métallique monté sur planche de bois fixée au mur et contenant 48 fiches cartonnées et indexées |
Techniques | Métal, bois, papier |
Dimensions | 68,5 x 27 x 4 cm |
Inscriptions | - Signé sur la fiche "Signature" : R. Morris |
Acquisition | Achat, 1992 |
Collection area | Arts Plastiques - Contemporain |
Inventory no. | AM 1992-39 |
Analysis
Cette pièce marque la transition entre les premières boîtes de Robert Morris et les prémices de l’art conceptuel, dont l’artiste va devenir un des représentants et des théoriciens les plus influents. C’est précisément le 11 juillet 1962 qu’il entame cette œuvre, pour décider de l’interrompre le 31 décembre de la même année. Constituée de quarante-huit fiches classées par ordre alphabétique, elle décrit avec précision toutes les étapes de son élaboration. Morris y relate, en indiquant généralement la date et l’heure, ses activités réparties en différentes catégories : les « Accidents » (« Retard de 3 mn en revenant de déjeuner dû à course »), les « Décisions » (« D’abord se procurer des fiches de répertoires format 3 x 5 in, puis un classeur […] »), les « Erreurs » (Recensement des fautes d’orthographes contenues dans les autres fiches), ou encore les « Magasins »… Dans ses modalités mêmes, cette œuvre apparaît comme un hommage à Marcel Duchamp. Comme Duchamp qui se procure son porte-bouteilles au BHV, Morris indique dans ses fiches qu’il achète ses fournitures chez Daniels Stationary, situé 800 Second Avenue, NYC. On notera aussi cette volonté commune d’indifférence face aux choix esthétiques et ce postulat selon lequel l’œuvre est un rendez-vous avec le hasard. Comme Duchamp, Morris entend, avec Card File , qui anticipe le mouvement de l’art conceptuel en intégrant un modèle linguistique, revenir sur le statut même de l’œuvre d’art, traditionnellement définie comme une proposition achevée et figée : « Ce qui est contesté, c’est la notion rationaliste suivant laquelle l’art est un genre d’activité qui aboutit à un produit fini […] Ce que l’art a à sa disposition c’est un produit évolutif […] », précise Morris. N’étant constituée que de sa propre histoire, Card File tient une place essentielle dans l’investigation critique et toujours plus radicale à laquelle se livreront alors nombre d’artistes.
Caroline Cros
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007