La Volaille pendue
[1925]
La Volaille pendue
[1925]
Domain | Peinture |
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Techniques | Huile sur bois |
Dimensions | 125 x 80 cm |
Acquisition | Ancienne collection du baron Kojiro Matsukata affectée en 1959 au Musée national d'art moderne en application du traité de paix avec le Japon en 1952 |
Inventory no. | AM 3612 P |
Detailed description
Artist |
Chaïm Soutine
(1893, Empire Russe - 1943, France) |
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Main title | La Volaille pendue |
Creation date | [1925] |
Domain | Peinture |
Techniques | Huile sur bois |
Dimensions | 125 x 80 cm |
Acquisition | Ancienne collection du baron Kojiro Matsukata affectée en 1959 au Musée national d'art moderne en application du traité de paix avec le Japon en 1952 |
Collection area | Arts Plastiques - Moderne |
Inventory no. | AM 3612 P |
Analysis
En 1923 à Paris, Soutine s’installe dans un grand atelier surnommé la « Boucherie Soutine ». Il y conserve les viandes achetées dans des abattoirs qui sont à l’origine de la série des « Bœufs écorchés » et des « Volailles ». De cette fascination pour la mort et la transformation des chairs, Soutine produit un ensemble de peintures qui expriment la tension entre la représentation de la mort et la vitalité d’un art enraciné dans le réel. Les volailles qu’il peint au milieu des années 1920 – dindes, poulets, canards suspendus par le cou – évoquent l’inquiétante étrangeté des peintures des maîtres hollandais des xvi e et xvii e siècles et des natures mortes de Chardin.
Dans La Volaille pendue (cat. rais. I, n o 81), la mort de l’animal, l’abattage rituel, rejoué par le rituel de peindre à travers la trentaine de versions sur ce thème, renvoient sans doute à l’enfance de Soutine au shtetl (communauté juive de Russie) tandis que l’image de la volaille écartelée est celle, obsédante, du corps supplicié. D’ailleurs, pour Francis Bacon, marqué par l’œuvre de Soutine, les images des abattoirs et de la viande « sont liées étroitement à tout ce qu’est la crucifixion ». Mais ce qui est à l’œuvre aussi ici, c’est le devenir de la peinture : comme le Lapin écorché de 1921, le motif de l’animal irradie sur le support comme pour mieux résister à sa propre disparition. À l’heure où Paris ne voit que par l’abstraction, Soutine oppose la matérialité de la peinture, la putréfaction des chairs à l’idéalisme purifié de tous les formalismes.
Dorothée Deyriès-Henry
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007