Small Heart Painting n°12 (Petite peinture avec coeurs n°12)
1970
Small Heart Painting n°12
(Petite peinture avec coeurs n°12)
1970
Domain | Dessin |
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Techniques | Acrylique, pochoir et mine graphite sur papier |
Dimensions | 57,2 x 72,5 cm |
Acquisition | Achat de l'Etat, 1971. Attribution au Musée national d'art moderne / Centre de création industrielle , 1976 |
Inventory no. | AM 1976-953 |
Detailed description
Artist |
Jim Dine
(1935, États-Unis) |
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Main title | Small Heart Painting n°12 (Petite peinture avec coeurs n°12) |
Creation date | 1970 |
Domain | Dessin |
Techniques | Acrylique, pochoir et mine graphite sur papier |
Dimensions | 57,2 x 72,5 cm |
Inscriptions | Signé, daté en bas au milieu : Jim Dine 1970 / Inscription en haut : PUTNEY |
Acquisition | Achat de l'Etat, 1971. Attribution au Musée national d'art moderne / Centre de création industrielle , 1976 |
Collection area | Cabinet d'art graphique |
Inventory no. | AM 1976-953 |
Analysis
D’une grande proximité formelle et thématique avec la toile entrée dans les collections du Musée – Putney Winter Heart n° 3 (Garbage Can), 1971-1972 –, la série des peintures sur papier Small Heart Painting (1970), qui la précède, et dont le Musée possède les numéros 12, 20 et 27, décline le motif du cœur, associé au nom de Putney, la ville du Vermont où Jim Dine s’établit en 1971, après avoir passé cinq ans à Londres. Pendant ce séjour européen, il se singularise, au sein du pop art, en développant un travail de graveur qui confirme son intérêt jamais démenti pour le dessin, le travail graphique, l’expérimentation de la forme et surtout, comme il le répète à l’envi dans ses textes, son amour du « sujet ». Prélevée dans le flux des images populaires véhiculées par la presse et les médias, l’image du cœur – à l’égal de celle de Marilyn Monroe pour Warhol ou du mot « Love » pour Robert Indiana – est un thème récurrent, devenu iconique, qui tend à identifier le travail de Jim Dine dans le mouvement pop. Le motif apparaît tardivement, en 1966 – après les palettes en 1960, les cravates en 1961, les outils en 1962, les robes de chambre en 1964 –, à l’occasion d’une mise en scène du Songe d’une nuit d’été : un cœur en trois dimensions, projet de décor sous forme de collage, sera réutilisé simultanément pour la couverture d’un livre en 1968 et converti en sculpture-installation de grandes dimensions (Nancy and I at Ithaca, 1966-1969). Le mot manuscrit « Putney » évoque la période néo-Dada de Dine, en particulier sa fascination pour Picabia. C’est à la suite de la découverte de L’Œil cacodylate (1921) à Paris, au cours de l’hiver 1970-1971, que l’artiste place le cœur au centre de tableaux-collages, en remplacement de l’œil de Picabia ; ce motif prend alors une importance majeure dans son travail, à l’occasion d’une série de lithographies qui en déclinent les possibilités formelles : le cœur y est reproduit plusieurs fois dans la même page, au sein de grilles qui s’apparentent aussi bien aux sérigraphies de Warhol qu’à la sérialité de la peinture minimale. L’œuvre de la collection fait manifestement partie de cette expérimentation.
Figure neutre et simple, symétrique et graphiquement efficace, à la fois forme abstraite et représentation, signe graphique et emblème d’une culture (la Saint-Valentin est un rituel essentiel des fêtes familiales du calendrier américain et le cœur rouge est son symbole publicitaire le plus commun), le cœur offre la possibilité d’infinies variations et associations, de jeux de coloris, de contours coulants ou nets, au pochoir ou par vaporisation, dont Jim Dine exploite avec brio les potentiels. « Je ne suis pas nécessairement un artiste pop, populaire dans le sens kitsch ou proche du pop art, mais c’était dans l’air d’utiliser les formes primaires, et le cœur fait vraiment partie de cette catégorie. C’est beaucoup de choses : un cœur vivant d’un côté, un Valentine [objet lié à la Saint-Valentin], de l’autre. Enfant, j’aimais la Saint-Valentin, non pas parce que j’étais nécessairement amoureux, mais parce que j’aimais la rougeur de la forme. Elle contient tout : un vagin, des fesses ; c’est vraiment une chose basique, cet objet à la fois fendu et plein. »
Camille Morineau
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliography
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Collection Art graphique : [Catalogue de] La collection du Centre Pompidou, Musée national d''art moderne - Centre de création industrielle. - Paris : éd. Centre Pompidou, 2008 (sous la dir. d''Agnès de la Beaumelle) (cit. et reprod. coul. p. 379) . N° isbn 978-2-84426-371-1
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