Floyd
1974
Floyd
1974
Domain | Dessin |
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Techniques | Mine graphite sur papier |
Dimensions | 61 x 45,2 cm |
Acquisition | Achat, 1975 |
Inventory no. | AM 1975-259 |
Detailed description
Artist |
Ed Paschke (Edward Paschke, dit)
(1939, États-Unis - 2004, États-Unis) |
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Main title | Floyd |
Creation date | 1974 |
Domain | Dessin |
Techniques | Mine graphite sur papier |
Dimensions | 61 x 45,2 cm |
Inscriptions | Signé, daté et titré en bas à droite, verticalement : E. Paschke '74 "Floyd" |
Acquisition | Achat, 1975 |
Collection area | Cabinet d'art graphique |
Inventory no. | AM 1975-259 |
Analysis
Lorsque Ed Paschke sort, diplôme en poche, de l’Art Institute de Chicago, en 1961, le pop art explose à New York, sans être encore le mouvement de renouveau de la peinture figurative le plus reconnu – puis le seul. L’« imagisme » de Chicago, dont Paschke devient au milieu des années 1970 une des figures de proue, s’inspire lui aussi de l’imagerie des médias et de la culture populaire, mais la Marilyn qu’il peint en 1972, habillée d’un costume d’homme et jouant de l’accordéon, est bien différente de la version pop qu’en donne Warhol : la star est déguisée en personnage de rue, en héroïne des bas-fonds. Paschke est un des premiers à redonner crédibilité à l’esthétique de la rue – l’outrance et le grotesque assumé du « low » art, celui des exclus, des minorités. Sa fascination pour l’ambiguïté des genres est un autre trait qui en fait un précurseur de l’esthétique punk, « trans », et du postmoderne en général : les prostituées, strip-teaseuses et autres « femmes de spectacles » aux accoutrements exubérants qu’il peint à partir de 1972 ressemblent souvent à des travestis.
Les hommes de la série que Paschke entreprend ensuite, à partir de 1974, sont des proxénètes et des voyous, des catcheurs ou des boxeurs affublés de perruques, de lunettes à strass et de chemises à volants. Les déformations optiques dont ils sont souvent l’objet – striures, élongations et autres distorsions partielles – évoquent celles des images télévisées et des films expérimentaux de l’époque, qui sont à la fois des sources d’inspiration et des pratiques parallèles du peintre. Les couleurs de ses tableaux (ainsi Joella, 1973, MNAM) sont une réplique de celles des films technicolors. Ces effets outrés, quasiment kitch, qui s’imposent immédiatement, font oublier que Paschke, qui n’a jamais cessé d’être illustrateur, est d’abord un dessinateur virtuose. En témoigne la vibration persistante du trait qui anime le portrait fantasmatique de Floyd : elle se propage de la courbe des cheveux aux rayures obsédantes des habits, en passant par l’impossible reflet des lunettes et par l’improbable plissé du pull et des manches. L’excès de l’image, la charge de la mine graphite, qui imprime la forme, ne sont pas seulement au service du contenu : la démence dirigée du trait de Paschke se passe finalement très bien de justification.
Camille Morineau
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
By the same artist
Bibliography
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Derouet (Christian).- Le Musée national d''art moderne : Cabinet d''art graphique.- Paris : Musées et monuments de France; éd. du Centre Pompidou, 1990 (reprod. coul. p. 121) . N° isbn 2-85850-557-8
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Collection Art graphique : [Catalogue de] La collection du Centre Pompidou, Musée national d''art moderne - Centre de création industrielle. - Paris : éd. Centre Pompidou, 2008 (sous la dir. d''Agnès de la Beaumelle) (cit. et reprod. coul. p. 391) . N° isbn 978-2-84426-371-1
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