Relief au miroir
[1916 - 1917]
Detailed description
Artist |
Marcel Janco
(1895, Royaume de Roumanie - 1984, Israël) |
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Main title | Relief au miroir |
Creation date | [1916 - 1917] |
Domain | Sculpture | Relief |
Techniques | Huile sur plâtre, incorporation de morceaux de miroir |
Dimensions | 48,7 x 36,7 x 4,5 cm |
Acquisition | Don de Marguerite Arp-Hagenbach, 1968 |
Collection area | Arts Plastiques - Moderne |
Inventory no. | AM 1693 S |
Analysis
En 1968, Marguerite Arp-Hagenbach donne au Musée le Relief au miroir (cat. rais. n o D.1) qui appartenait à son époux Jean Arp. Selon une lettre de Janco adressée au Musée (3 mars 1967), il s’agirait de la première d’une série de constructions en plâtre très fragiles, commencée par l’artiste à partir de la fin de l’année 1916, à Zurich. Ce relief a dû figurer dans la première exposition dada à la galerie Corray, au tout début de 1917, et semble, selon les recherches de Harry Seiwert, un des rares qui subsiste de cette période avec Fleur-Géométrie de 1917, également donné au Musée. Selon les propos de Janco, tenus lors d’une conférence sur l’art abstrait et l’architecture en 1918, le jeu des reflets, des plans et des surfaces de ses reliefs, qui, par ailleurs, évoquent les œuvres contemporaines de Arp et de Sophie Taeuber-Arp, émane de ses études sur les principes structuraux de l’architecture. Son abandon de la peinture figurative d’inspiration futuriste ( Cabaret Voltaire et les Bals de Zurich ) au profit de compositions abstraites relève aussi d’une volonté politique. Pour Janco, l’abstraction serait porteuse d’un accès direct à l’art par la seule contemplation, sorte de lingua franca capable de réunir les peuples alors en guerre. En outre, comme l’affirme rétrospectivement Huelsenbeck, l’art abstrait symbolisait, pour les acteurs du Cabaret Voltaire, « l’absolue honnêteté » contre un naturalisme construit sur des principes bourgeois. Cette aspiration démocratique, que Janco partageait avec ses amis Arp et Richter – il commençait alors à offrir ses reliefs au mètre carré –, aboutit, en avril 1918, au groupement Das neue Leben [La Nouvelle Vie], autour de Fritz Baumann à Bâle, puis au collectif Radikale Künstler [Artistes radicaux]. Après un séjour en France, Janco retourne à Bucarest en 1923, après avoir émigré en Israël, fin 1921-début 1922, où il fonde une colonie d’artistes, dans un esprit dada, toujours présent au Janco Dada Museum de Ein Hod.
Angela Lampe
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007