I like Olympia in Black Face (J'aime Olympia en Noire)
1970
I like Olympia in Black Face
(J'aime Olympia en Noire)
1970
This high relief work by American artist Larry Rivers takes Olympia by the painter Édouard Manet and diverts its subversive force.
In 1863, Manet' s painting, (Paris, Musée d'0rsay), which depicted the body of a prostitute rather than that of an idealized Venus, caused a scandal. By reversing the roles here, Rivers denounces another scandal, that of the segregation of black people in the United States, through a double opposition: master and slave, black and white. This points to the violence of the social condition of African Americans. With its composite and resolutely handcrafted form, this work is in keeping with modern, do-it-yourself aesthetics.
Domain | Sculpture |
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Techniques | Huile sur bois, toile plastifiée, plastique et plexiglas |
Dimensions | 182 x 194 x 100 cm |
Acquisition | Don de la Menil Foundation en mémoire de Jean de Menil, 1976 |
Inventory no. | AM 1976-1231 |
Detailed description
Artist |
Larry Rivers
(1923, États-Unis - 2002, États-Unis) |
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Main title | I like Olympia in Black Face (J'aime Olympia en Noire) |
Creation date | 1970 |
Domain | Sculpture |
Description | Construction peinte |
Techniques | Huile sur bois, toile plastifiée, plastique et plexiglas |
Dimensions | 182 x 194 x 100 cm |
Acquisition | Don de la Menil Foundation en mémoire de Jean de Menil, 1976 |
Collection area | Arts Plastiques - Contemporain |
Inventory no. | AM 1976-1231 |
Analysis
Avec I like Olympia in black face , l’artiste américain Larry Rivers réexamine l’une des grandes icônes de l’histoire de l’art : l’ Olympia de Manet. Rivers n’en est pas à son coup d’essai : lorsqu’il peint, en 1953, Washington Crossing the Delaware – d’après le tableau d’E.G. Leutze conservé au Metropolitan Museum of Art –, il ouvre une voie nouvelle et subversive pour l’art américain, encore tout occupé à suivre les conventions modernistes de l’abstraction. Avec ses éléments composites, son bricolage de formes et d’objets, I like Olympia in black face est à rapprocher des « Combines » de Robert Rauschenberg ou des trompe-l’œil de Tom Wesselman et de James Rosenquist, inscrivant davantage le travail de Rivers dans la tradition du collage et de l’assemblage qu’au creux de la vague du pop art, qui déferle sur l’Amérique puritaine. Larry Rivers partage avec Édouard Manet un même sens de la provocation et lorsque, à la fin des années 1960, les artistes se livrent à une critique politique de la guerre au Vietnam, Rivers produit cette construction peinte qui, pour ce même côté sale et ordinaire autrefois reproché à Olympia , se voit dénoncée comme sans intérêt. I like Olympia in black face est pourtant une œuvre engagée : produite en 1970, dans un climat politique bouillonnant, elle touche une corde sensible, celle de la ségrégation, et dénonce à travers une double opposition formelle – maître-esclave / Noir-Blanc – l’arbitraire des conditions sociales des Afro-Américains. C’est sur ce thème que l’œuvre a été commandée par la Menil Foundation, qui en a fait don au Centre Pompidou.
Dorothée Deyriès-Henry
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007