Monnaie de mariage

vers XXe siècle

Réalisée au Cameroun par la population Mambila.

Fer forgé

63,8 x 24 x 2,5 cm

Les monnaies de mariage étaient des valeurs d'échange. On a pu les rencontrer dans toute l'Afrique noire.

Elles étaient échangées entre les familles au titre de compensation faite aux parents qui laissaient partir leur fille, acceptant ainsi de perdre non seulement une force de travail, mais aussi la possibilité de s'allier à d'autres clans. Il fallait en accumuler un certain nombre avant de pouvoir prendre femme. Un rôle plus subtil de ces monnaies, de forme différente selon les clans d'une même ethnie, était d'éviter les mariages consanguins. Chaque type de monnaie marquait d'une certaine façon l'appartenance à un lignage, et les anciens savaient quelles monnaies pouvaient s'accorder et quelles devaient s'éviter.
Mais elle pouvaient également servir au rachat de criminel. Lorsque les greniers étaient vides, elles pouvaient servir de valeur d'échange contre des denrées alimentaires. Elles pouvaient aussi être offertes au devin afin de lever un sort.

Ces monnaies ont adopté une importante variété de formes. Aux bracelets, jambières, ornement de cheville et aux torques, s'ajoutent des manilles, des lances, des couteaux de culture, des fagots de tiges de fer, ou encore des bandes d'étoffes. Elles étaient toujours constituées de matériaux difficiles à se procurer : ivoire en forêt et fer dans les régions voisines du Sahël.
Leur usage a pu perdurer jusqu'à l'époque coloniale, et même au-delà.

Donation de M. Daniel Cordier, 2010

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