KN der Schmied (KN le forgeron)
1922
KN der Schmied
(KN le forgeron)
1922
Klee a offert cette œuvre au couple Kandinsky, en signe de son amitié.
Caractéristique de l'humour et de la fraicheur enfantine de Paul Klee, cette œuvre témoigne également de l'extrême attention qu'il porte à la technique et aux matériaux. Peinte sur une gaze de coton, cette petite composition qui fourmille de détails, sollicite le spectateur. L'œil averti y reconnaitra un petit personnage schématique à tête d'enclume. Peut-être ce forgeron est-il une référence à l'école du Bauhaus où Klee et Vassily Kandinsky sont alors enseignants.
Domain | Peinture |
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Techniques | Huile, aquarelle et plume sur gaze collée sur carton |
Dimensions | 32,8 x 35,6 cm |
Acquisition | Legs de Nina Kandinsky, 1981 |
Inventory no. | AM 81-65-881 |
Detailed description
Artist |
Paul Klee
(1879, Suisse - 1940, Suisse) |
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Main title | KN der Schmied (KN le forgeron) |
Creation date | 1922 |
Domain | Peinture |
Techniques | Huile, aquarelle et plume sur gaze collée sur carton |
Dimensions | 32,8 x 35,6 cm |
Inscriptions | S.D.N.H.G. : [à la peinture rouge] 1922 / 173 Klee |
Acquisition | Legs de Nina Kandinsky, 1981 |
Collection area | Arts Plastiques - Moderne |
Inventory no. | AM 81-65-881 |
Analysis
Depuis 1911, Paul Klee consigne dans l’inventaire de son œuvre, sans différenciation de techniques, peintures, aquarelles, dessins, gravures et gravures coloriées. Spécialiste du petit registre, il date et titre ses œuvres avec précision jusqu’à sa mort, en mai 1940. Sans rien ignorer de l’éclosion d’une nouvelle possibilité de la peinture dite abstraite, il s’en tient à un univers fantasmagorique où la fantaisie et le burlesque, si ce n’est le grotesque, caractérisent son univers poétique. Il a rencontré l’Autrichien Alfred Kubin à Munich, en 1910, et s’imprègne de son fantastique graphisme. Kubin, fidèle ami, lui rend d’ailleurs visite à Dessau, en décembre 1931.
Klee commence à enseigner au Bauhaus à Weimar, en 1921. Il s’occupe d’ateliers très marginaux (reliure, peinture sur verre) et dispense un enseignement théorique qui lui attire la faveur des élèves et nourrit sa propre création. Il passe dix ans dans cette école (1921-1931) et y produit son œuvre majeur. Il y retrouve, en juillet 1922, le peintre Kandinsky, rencontré à l’époque du Blaue Reiter à Munich, en 1911. Désormais les deux artistes qui vivent en bonne intelligence partagent maisons à la Burgküner Allee à Dessau, étudiants, galeristes comme Alfred Flechtheim et Otto Ralfs, et éditeurs, Christian Zervos et Will Grohmann. Si, à Weimar, Klee expose dans son appartement l’importante esquisse pour la Composition VII de Kandinsky, ce dernier accroche chez lui ce KN le forgeron (cat. rais. III, n° 2997). Grâce aux donations et au legs de Nina Kandinsky, le Musée national d’art moderne abrite la plupart des œuvres que les deux artistes ne manquèrent pas d’échanger régulièrement. Chaque œuvre ajoutant, à une qualité plastique indéniable, une importance de jalon historique dans une amitié qui fut tout sauf sentimentale.
Christian Derouet
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007