Vetro di Murano e shantung di seta pura (Piede) (Verre de Murano, soie…
1968 - 1972
Vetro di Murano e shantung di seta pura (Piede)
(Verre de Murano, soie de shantung pure (Pied))
1968 - 1972
Domain | Oeuvre en 3 dimensions |
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Techniques | Verre de Murano, tissu de soie de shantung |
Dimensions | 333,5 x 108 x 79 cm |
Acquisition | Achat, 1989 |
Inventory no. | AM 1989-134 |
Detailed description
Artist |
Luciano Fabro
(1936, Italie - 2007, Italie) |
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Main title | Vetro di Murano e shantung di seta pura (Piede) (Verre de Murano, soie de shantung pure (Pied)) |
Creation date | 1968 - 1972 |
With | Maître verrier Verrier : Livio Seguso |
Domain | Oeuvre en 3 dimensions |
Techniques | Verre de Murano, tissu de soie de shantung |
Dimensions | 333,5 x 108 x 79 cm |
Printing | 9/10 |
Inscriptions | CA. gravé sur le dessus : Livio Seguso / 9/10 |
Acquisition | Achat, 1989 |
Collection area | Arts Plastiques - Contemporain |
Inventory no. | AM 1989-134 |
Analysis
Pour Fabro, la signification première de la sculpture est bien l’expérience qui se tisse entre le spectateur, l’artiste et l’œuvre car le rôle premier de l’art est le perfectionnement de la nature humaine. Partant de ce postulat, Fabro questionne, sous la forme d’« élaborés », et non de séries (il réfute ce terme issu du modernisme), des enjeux esthétiques et éthiques qui vont de la perspective à l’habitat, du théorème à la métaphysique, de la plasticité à la connaissance de soi par la matière et l’expérience de l’espace. Refusant de se cantonner à un style et à une évolution linéaire, Fabro, associé un temps à l’Arte povera, remarqué par Fontana dès ses débuts, inscrit surtout son œuvre dans l’histoire de la sculpture moderne en parvenant, avec poésie et liberté, à en prolonger les ruptures et les questionnements. Les « Piedi », réalisés soit en marbre « coulant », de carnations différentes, soit en verre de Murano, soit en bronze ou en aluminium, sont « l’aboutissement de toute une série de responsabilités […] assumées entre 1968 et 1971 » par l’artiste. Dans une période postminimale de table rase, ces énoncés, présentés en 1972 à la Biennale de Venise, s’affirment comme une sorte de traité de la « plasticité » et renouent, peut-être sur le mode du détournement, avec la tradition anthropomorphique de la sculpture. Prenant appui au sol, la base de chaque Piede évoque tout à la fois la patte d’un animal, une racine végétale ou encore l’extrémité d’un membre humain. Elle se prolonge par une tige recouverte de soie naturelle, sorte de pantalon avec ses volants, ses smocks ou ses plissés – originellement en shantung, pour les Piedi en verre de Murano, dont fait partie celui de la collection du Mnam. De fait, selon Fabro, les « Piedi » ne relèvent pas d’une vision imposée au regardeur, mais engagent celui-ci à formuler autant d’interprétations (colonne, forêt, vêtement) nourries de son imagination et de ses états d’âme.
Caroline Cros
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007