Super-Vision. Conférence performée

Présentés par Lucie Moriceau-Chastagner, responsable des collections de photographies, et Michel Slomka, photographe (agence Myop), deux films photographiques inédits sont projetés. Archives, documents et œuvres offrent un véritable survol de plus d’un siècle de guerre « Vu d’en haut », des champs de bataille de la Première Guerre mondiale aux tranchées du Donbass en Ukraine. En contrepoint de l’abstraction offerte par les images, la chorégraphe Leïla Ka s’empare de la corporalité des émotions suscitées par l’observation des photographies et compose une partition rythmée par le souffle de trois danseuses.

Alexe Liebert, Super-vision, film photographique, noir et blanc et couleur, sonore, env. 15 min

Collections photographiques du musée de l’Armée, de l’établissement de production et de communication audiovisuelle de la Défense (ECPAD), du National Archives and Records Administration (NARA)
Réalisation : Alexe Liebert
Documentation : Lucie Moriceau-Chastagner
Musique : Benjamin Chaval
Conseillère à la programmation danse : Mélanie Roger
Chorégraphie pour trois danseuses : Leïla Ka

Succédant au couple aéronef-appareil photographique, une nuée de satellites scannent désormais le globe et produisent en continu un flot d’images-données. L’utopie d’un regard omniscient semble se réaliser grâce aux machines, en libérant un champ de vision quasi-total, désincarné. Ces arpentages géographiques, affranchis du seul registre militaire et rendus accessibles par les services de la vie numérique ordinaire, ouvrent la voie à d’autres modalités de représentation des conflits dans l’actualité et dans l’art, interrogeant leur potentialité comme leurs effets.

Alexe Liebert et Michel Slomka,Topographies II – Donbass, film photographique, noir et blanc, sonore, env. 12 min

Photographies de Michel Slomka
Réalisation : Alexe Liebert et Michel Slomka
Musique : Benjamin Chaval
Voix : Laurie Bellanca

Du grain d’argent à la fine couche de pixel, c’est toute une topographie du paysage bouleversé par les guerres qui se dessine. Miroir de la violence immédiate et du passage du temps sur ces géographies meurtries, ces images convoquent, dans leur silence graphique et atmosphérique, le bruissement de l’humanité.