Cinema
Poison
17 May 2023
The event is over
Un essai en forme d’hommage à Jean Genet, contant en trois volets des histoires sur la déviance sous toutes ses formes : Hero, ou comment un garçon de 7 ans en arrive à tuer son beau-père ; Horror ou comment un scientifique désireux de percer le mystère de la libido devient accidentellement un meurtrier ; Homo, ou l’histoire d’amour entre deux prisonniers.
Todd Haynes, Poison. États-Unis, 1991, 85 min, 35 mm, coul. et nb, vostf
Avec Edith Meeks, Larry Maxwell, James Lyons
Grand Prix du jury au festival de Sundance, Teddy Award à la Berlinale, nominé au festival de Locarno
« Poison n’a pas été censuré, pour la simple raison qu’il n’est pas obligatoire de présenter un film à la censure, si l’on décide par avance de se priver des grands circuits d’exploitation en ne misant que sur des salles d’art et essai. Toutes ces histoires participent d’un même programme moral : distinguer les innocents des coupables, les malades des gens sains. Mon film est suggestif, il essaie de dire : "Voilà, le sida c’est un peu ça", et de bousculer ceux qui éprouvent de l’aversion et refusent de voir que la maladie a déjà fait plus de morts aux États-Unis que la guerre du Vietnam. » Todd Haynes, Libération, 21 novembre 1991
Précédé de
Todd Haynes (en collaboration avec Joel Berkovitz et Michael Martin), The Suicide. États-Unis, 1978, 21 min, numérique (format d’origine : Super 8), coul., vostf
Avec David Blaikie, Mitzi Hoag, Jeff Williams, Bonnie Solow
Un jeune garçon victime de harcèlement, abandonné par son père, soutenu par une mère trop optimiste et naïve, se remémore une dernière fois sa vie dans sa nouvelle école.
« C’était en 1975, j’avais quatorze ans. Nous avions étudié les héros mythologiques en sciences humaines et on nous demandait pour l’examen de mi-semestre d’écrire un récit qui s’en inspirait […]. Je me souviens avoir apporté pour ce contrôle un stylo rouge, un stylo bleu, un stylo noir et un crayon. […] J’ai commencé à écrire cette histoire, The Suicide, où chacune des couleurs représentait une voix différente dans la tête d’un jeune garçon. […] À cette époque, je commençais à m’enticher d’un ami, Joel. […] On a tourné The Suicide en 1976, en Super 8, mais on a continué à travailler dur pendant deux ans. Joel voulait sans cesse améliorer le son. On est donc passé au 16 millimètres pour faire le travail sur le son. Puis on a découvert que, grâce à Quinn Martin, le père de Mike, nous pouvions bénéficier d’un mixage en 35 millimètres aux studios Samuel Goldwyn. […] Cela m’a permis de comprendre que je ne voulais plus faire de films de cette manière, qui imitaient le système hollywoodien – du moins en pratique, car The Suicide n’avait rien d’une narration conventionnelle. Je voulais faire des films expérimentaux. » Todd Haynes dans Todd Haynes, Chimères américaines, 2023
Prochaine séance le 25 mai
When
8pm - 10pm
Where
Todd Haynes, Poison
© Killer Films
© Bronze Eye Production
© Poison L.P., 1991