Ils moururent au-dessus de leurs moyens

Isaki Lacuesta et Pep Armengol, Le Sacrifice du cochon (La matança del porc), Espagne - États-Unis, 2012, DCP (format d’origine : Super 8 mm et MiniDV), 10’, coul., vostf

« Documentaire : lors des mobilisations du 15-M [mouvement des Indignés né le 15 mai 2011 en Espagne], j’ai rencontré Pep, un promoteur immobilier sans domicile et sans emploi, ruiné par la crise. Pep était un cinéaste amateur, et en 1978, il avait filmé en Super 8 les premières élections démocratiques en Espagne et le dernier sacrifice de cochon dans sa famille, avant la loi interdisant l’abattage domestique. Après la transition, Pep a été désabusé par la démocratie représentative. Il m’a parlé de son plan pour sauver l’Espagne : torturer et abattre les politiciens et les banquiers du pays. L’incarnation d’un imaginaire collectif, l’Espagne du début du 21 siècle. » Isaki Lacuesta, dans Les Films doubles.

Isaki Lacuesta, Ils moururent au-dessus de leurs moyens (Murieron por encima de sus posibilidades), Espagne, 2014, DCP, 102’, coul., vostf

« Fiction : parce qu’une société, c’est aussi ce dont vous rêvez, ou cauchemardez. Rendus fous par la crise, cinq espagnols décident de kidnapper le président de la Banque centrale et de torturer et assassiner le gouvernement pour sauver l’Espagne (le rêve dont on a le plus parlé dans les bars en 2011, et qu’on a oublié après). Comme s’il s’agissait d’une commande, nous avons tourné le portrait de ce pays de fous, en nous réunissant les week-ends, les jours fériés, en coopérative pendant trois ans : des temps de "méta-espagnolade" ["L’espagnolade" était un genre de comédie grossière, typique du régime franquiste et de la première transition]. » Isaki Lacuesta, dans Les Films doubles.

Sélectionné au festival de San Sebastián en 2014.

« […] rien ou presque n’a été compris de ce projet politique et radical […] étant donné son caractère effrontément pamphlétaire et sa volonté de recourir à des formes populaires brutes et même grossières exclues de la surface la plus visible et lisse de l’audiovisuel espagnol contemporain ». Josetxo Cerdán et Miguel Fernández Labayen, « La quête (bribes et morceaux) », Le Cinéma d’Isaki Lacuesta.