Rémi Brague

"Je suis donc français, catholique, philosophe de formation, universitaire de métier". C'est en ces termes que Rémi Brague dans la postface de la dernière édition de Europe, la voie romaine (Gallimard, 1999), parce que lui même n'imagine pas pouvoir parler de nulle part et qu'il paraît légitime d'en informer son lecteur.

Aujourd'hui le malaise dans la démocratie, y compris dans sa dimension internationale, n'est plus guère mise en doute. Les symptômes en sont aisément identifiables. Ce sont les causes de ce malaise qui font débat et les remèdes qui restent énigmatiques.

Dans La Sagesse du monde(Fayard, 1999), l'auteur constate que cette sagesse nous est devenue invisible, qu'il nous faut la repense à nouveaux frais.

Si c'est le cas de la démocratie, celle-ci mérite bien le détour, le détour philosophique : "La démocratie moderne, comme l'avait déjà vu, entre autres, Tocqueville, suppose que la société soit centrée sur le seul présent. Elle gomme les autres dimensions du temps et, avec elles, la continuité biologique qui assure l'existence de l'homme comme espèce. La démocratie absolue serait un régime idéal, mais le rôle de citoyen à sa mesure ne pourrait plus être joué par des êtres humains". Rémi Brague