Exhibition / Museum
Dessins de Miró
21 Sep 1978 - 22 Jan 1979
The event is over
Cette exposition est consacrée à l’œuvre graphique de l’artiste catalan Joan Miró.
L’accrochage s’articule en deux volets. La période « historique » avant 1960, est présentée dans les salles du Cabinet d’art graphique. La période récente, de 1960 à 1978, dans les Galeries contemporaines. Le parcours s’achève par un immense dessin de dix mètres sur quatre exécuté par l’artiste spécialement pour l’occasion. En tout, 300 dessins sont exposés.
Deux sculptures de l’artiste sont présentées dans le Forum.
Cette exposition est organisée dans le cadre du Festival d’automne à Paris et des manifestations internationales dans de nombreux musées à l’occasion du quatre-vingt-cinquième anniversaire de Joan Miró.
L’exposition montre un Miró mal connu, pour qui le dessin est un moyen d’expression spécifique, mais aussi la mise en condition préalable de toute œuvre naissante.
Voici donc le personnage qui apparaît grâce à la série d’études, de croquis, de dossiers, que la Fondation Miró a mis à disposition du Centre Georges Pompidou.
Des carnets de croquis, pour la plupart inédits, sont là pour en témoigner. Cette sélection permet, pour la première fois, de suivre le parcours du peintre à travers ses esquisses de 1901 à 1978.
Les carnets qui ont été offerts à la Fondation Miró par l’artiste, constituent sinon la partie la plus originale de l’exposition, du moins la plus démonstrative. De nombreux dessins mettent en évidence comment des motifs pris sur le vif (des études d’insectes, par exemple) donnent lieu à des œuvres librement poétiques et chargées de rêves. En 1924, l’âge d’or du Surréalisme, Joan Miró fréquente le groupe et expose avec ses membres.
Des dossiers complets se rapportant à des peintures exécutées dans les années 1928-29 en témoignent d’une façon éclatante.
Composé d’interprétations de tableaux anciens, chaque dossier montre la genèse d’une œuvre.
Joan Miró part d’une photographie, d’une carte postale, d’une coupure de journal (comme ce fut le cas pour La Reine Louise de Prusse) puis un canevas se bâtit, les détails apparaissent, se renforcent et aboutissent enfin à un grand dessin mis au carreau, véritable carton de l’œuvre finale.
Comme tous ses amis surréalistes, Joan Miró joue, dans les années 1930-32, du collage ; il s’essaie même, en 1932, aux décors et aux costumes de théâtre.
En 1933 il s’adonne systématiquement aux grands collages préparatoires à ses peintures, à partir de fragments de magazines ou de catalogues.
La guerre civile bouleverse la vie de Joan Miró : il ne rentre pas en Espagne pendant quatre ans, il exprime alors toute son angoisse dans des tableaux agressifs ou des nus, dessins d’une grotesque cruauté.
Paradoxalement, la deuxième guerre mondiale est une époque de création sereine pour Joan Miró : il entreprend sa série de Constellations à Varengeville, et la poursuit en 1941 à Majorque.
Cette série donne à André Breton « le sentiment d’une réussite ininterrompue, exemplaire… ».
Les années suivantes de la carrière de Joan Miró dessinateur, manifestent une indépendance de plus en plus grande de l’artiste à l’égard des autres formes-si multiples-de son activité créatrice. Les supports se diversifient : papiers rares, du Japon ou d’Amérique du Sud, papiers d’emballage.
Ces séries cessent d’être des œuvres peintes ou sculptées, et se définissent surtout par leurs formats et leurs supports.
Le choix des œuvres présentées s’est fait avec le concours de l’artiste dans son atelier même.
Deux expositions itinérantes, consacrées à l’œuvre gravé de Miró, sont présentées au Musée (4éme étage).
La première est composée de 81 estampes réalisées au cours des 30 dernières années.
La seconde comprend des paravents explicatifs : affiches originales, photos (représentant en particulier l’artiste dans son atelier), lithographies tirées de la revue Derrière le Miroir, textes de l’auteur, extraits des Carnets Catalans, etc.
D’après Isabelle Fontaine, in Le Bulletin, n°9, octobre-novembre 1978
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every days except tuesdays