Cinema
Trilogie sur Louise Bourgeois (1/3)
Les films de Brigitte Cornand
05 May 2008
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Dans les trois films-portraits très intimes de Louise Bourgeois - Chère Louise, 1995, C'est le murmure de l'eau qui chante, 2002, et La Rivière Gentille, 2007- 5 thèmes reviennent sans cesse dans le vocabulaire de l'artiste au fil de cette trilogie et donc au fil de ces années, son enfance toujours présente, l'amour de la tapisserie et des rivières, son attachement à la musique, la dimension poétique de son oeuvre visuelle et écrite.
Dans les trois films-portraits très intimes de Louise Bourgeois - Chère Louise, 1995, C'est le murmure de l'eau qui chante, 2002, et La Rivière Gentille, 2007- 5 thèmes reviennent sans cesse dans le vocabulaire de l'artiste au fil de cette trilogie et donc au fil de ces années, son enfance toujours présente, l'amour de la tapisserie et des rivières, son attachement à la musique, la dimension poétique de son œuvre visuelle et écrite.
J'ai rencontré Louise Bourgeois en 1994. Après un premier film Chère Louise, où nous découvrions simplement et en prenant le temps, les autres passions et les thèmes inspirants et autobiographiques de l'artiste entre sa maison de Chelsea et son atelier de Brooklyn, je lui ai alors demandé de continuer à filmer petit à petit certains moments de sa vie d'artiste afin de constituer une sorte de journal, un collage visuel comme la pensée, qui pourrait se rapprocher de ses propres journaux intimes qu'elle tient depuis 1923 - l'élaboration d'un travail, un cours de tapisserie à la maison, une séance de dessin, l'irruption d'un proche de la famille, des extraits de ses salons du Dimanche, son anniversaire le 25 décembre, quelques brèves interventions de ses collaborateurs, Jerry Gorovoy et amis, Robert Storr, Paulo Herkenhoff, un coup de téléphone.
Bref, tout ce qui constitue l'environnement familier et inspirant de l'artiste, ponctué par sa fameuse ritournelle en hommage à son mari disparu, l'historien d'art Robert Goldwater - C'est le murmure de l'eau qui chante, qui devint, après ces 7 années de filmage, le titre du deuxième portrait de Louise Bourgeois.
Puis après m'être installée à New-York, il y a 5 ans, pour continuer ce long et fragile travail, La Rivière Gentille, est le dernier volet de cette trilogie où j'ai essayé de montrer Louise Bourgeois aujourd'hui.
Ce portrait encore plus intime que les précédents car plus libre s'intitule donc La Rivière Gentille, titre emprunté à un poème écrit par Louise, à la fin des années cinquante où les rivières de son enfance telles des métaphores -méchantes ou gentilles- sont liées à son travail. Ici, au cœur de sa maison qui elle aussi est une œuvre, Louise ne se rappelle ou ne cherche à se souvenir que de ce qui l'intéresse dans sa création -son enfance, son mari, ses enfants Jean-Louis et Alain, les mots du dictionnaire acétylène ou rébus « un jeu d'esprit », rythmés tel un fil conducteur tantôt par les pages de ses magnifiques « diaries » rouges et les onomatopées chantantes que l'artiste murmure en dessinant.
Ce qui nous ramène peut-être au-delà de l'art et ma relation avec Louise Bourgeois, à nous-mêmes.
Brigitte Cornand
Projections de la trilogie réalisée par Brigitte Cornand
Chère Louise, 1995, 55'
C'est le murmure de l'eau qui chante, 2003, 92'
La Rivière gentille, 2007, 110'
Cinéma 1 le 5, Cinéma 2 le 22 et le 30 mai de 18h à 22h
When
From 6pm