Cinema
Avec Odile Duboc
02 Mar 2006
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Parallèlement à un remarquable travail pédagogique, Odile Duboc a développé une forme d'abstraction qui met en valeur la qualité du mouvement, l'acte chorégraphique et la poésie du quotidien.
Violences civiles
1990, 26' réalisation : Jacques Renard, chorégraphie : Odile Duboc
Cette adaptation d'Insurrection d'Odile Duboc a été tournée de nuit dans l'architecture froide et spatiale de la Grande Halle de La Villette. Une vague de vingt danseurs à l'unisson oscille imperturbablement sur un rythme hypnotique et monocorde. Soudain, un corps s'affaisse. Ce grain de sable va enrayer la machine chorégraphique et faire naître la dissension. Des photographies noir et blanc, dont certaines célèbres, de manifestations historiques ou de foules en marche, viennent scander les étapes de cette révolution dansée et accentuent la caractère politique de l'œuvre. Les interprètes, filmés avec attention, fixent parfois gravement l'objectif dans des moments de suspension et de silence.
Insurrection, créé pour le bicentenaire de la Révolution française, est une pièce phare dans la carrière d'Odile Duboc. Elle y exprimait ses interrogations sur l'individu face au groupe. Le film met l'accent sur un moment de la chorégraphie : le réveil d'une population qui entre en résistance contre l'ordre établi. Il s'achève là où la deuxième partie du spectacle débutait : vers la reconstruction d'un monde plus humain.
Patrick Bossatti
Projet de la matière
2004, 58' réalisation : Laszlo Horvath, chorégraphie : Odile Duboc
Parallèlement à un remarquable travail pédagogique, Odile Duboc a développé une forme d'abstraction qui met en valeur la qualité du mouvement, l'acte chorégraphique et la poésie du quotidien. Projet de la Matière, pièce singulière et emblématique dans le parcours de la directrice du Centre chorégraphique de Belfort, a été créée en 1994 et remontée en 2004. Ce film est une captation récente de cette création dont le remarquable dispositif plastique a fortement influencé la chorégraphie et la qualité du mouvement.
Les plasticiens ont tous leur univers, explique Odile Duboc, et j'avais besoin d'une personne à même de créer des objets du genre la montre molle de Dali.
Plasticienne, Marie-Joséeavait réalisé une exposition étonnante et très ludique pour le public, le portant à éprouver des sensations, à travers un travail tactile partant d'éléments naturels. Pour Projet de la matière, elle a, imaginé des " plaques productives " destinées à produire de la matière, des matelas remplis d'air. Et c'est à ce contact que les danseurs ont trouvé une qualité de danse que je cherchais à obtenir." Sous l'influence de cette plasticité, la chorégraphie se déploie à la façon d'un vertige énigmatique. Dans cet espace, interprètes et objets scénographiques réfléchissent un corps-matière qui évolue comme en état d'apesanteur.
Irène Filiberti
When
From 8pm