Cinema
Carte Blanche : Black Harvest, de Bob Connolly et Robin Anderson
12 Nov 2017
The event is over
La trilogie Papoue est un monument. Comme Pour la suite du monde de Pierre Perrault et Michel Brault ou Chronique d’un été de Jean Rouch et Edgar Morin, la Trilogie fait partie des quelques films fondateurs qui de loin en loin jalonnent et éclairent le chemin. Sans eux le cinéma que nous aimons, le cinéma que nous faisons, n’existerait pas. La Trilogie est de ces films qui nous font toucher du doigt la puissance narrative incroyable, la liberté des formes qui sont propres au cinéma documentaire. Ils nous font aussi prendre la mesure de la somme d’engagement et d’humanité nécessairement en jeu dans ce cinéma, des deux côtés de la caméra.
Comme cinéastes – on pourrait dire aussi comme personnes -, nous nous sentons très proches de Bob Connolly et de Robin Anderson, proches de leur regard, de leur positionnement dans les rapports qu'ils installent avec leurs personnages et avec leur « sujet ». Un « sujet » qu'ils n'hésitent pas à laisser tomber pour mieux s'occuper de ce qui les intéresse vraiment et qui n'est ni l'anthropologie ni la sociologie, mais la singularité de quelques personnes aux prises avec une réalité complexe. Leur méthode consiste à se tenir là où les choses ont lieu, dans la durée, à les observer avec une curiosité à la fois bienveillante et cruelle. C'est ainsi que leur récit se tisse peu à peu et que leurs personnages deviennent des figures qui touchent à l'universel…
Il y a aussi dans les raisons de notre choix, le souvenir vivace de la première fois où nous avons vu First Contact, le premier volet de cette trilogie… Nous avons été littéralement sidérés, presque autant que les « indigènes » du film découvrant que des sons peuvent sortir d'un objet inconnu (en l'occurrence un phonographe)… Sidérés et joyeux, saisis d'étonnement mais dans un ravissement qui nous faisait décoller de notre fauteuil pour aller à la rencontre de ces « premiers hommes »…
Bob Connolly et Robin Anderson, Black Harvest, 1991, 90'
Prix Cinéma du réel 1992
When
7:30pm - 9pm