La forêt de Mogari

Naomi Kawase,La Forêt de Mogari (Mogari no Mori), Japon – France, 2007, 35 mm, 97’, coul., vostf

Shigeki vit dans une petite maison de retraite où arrive une nouvelle aide-soignante, Machiko. Ils partagent sans le savoir une douleur écrasante : la perte d’un être cher. À la suite d’un accident de voiture qui les laisse seuls et désemparés, le vieil homme s’enfonce dans une forêt voisine. Machiko le suit. Au cœur de cette nature toute puissante, ils vont enfin faire leur deuil.

La Forêt de Mogari a reçu le Grand Prix du jury au festival de Cannes en 2007.

« Mogari » désigne la période consacrée au deuil ou encore le lieu du deuil. L’étymologie de ce mot serait « Mo Agari », la fin du deuil.

« Le trajet du film mène vers un centre improbable de cette nature à la fois luxuriante et triviale, où girait l’objet matériel, trace concrète dont l’absence produit dans les esprits un trouble et une conclusion que métaphorise le décor végétal. Mais Kawase excelle à pulvériser cette trop franche opposition nature/psychisme […] grâce à cette manière de filmer qui affole délibérément les repères, diffracte ce qui semblait affamé, revient sur ses pas ou s’emballe sans raison apparente. La sensation et l’émotion parlent secrètement au creux des arbres et au détour des sentiers, dans l’humidité de l’humus et le doux rayonnement des plantes, d’autant mieux que le film, lui, ne "dit " rien. » Charlotte Garson, Cahiers du cinéma, n°623, mai 2007

Prochaine séance le Dimanche 6 janvier