Cinema
Los Muertos
08 Jun 2013
The event is over
Un homme sort de prison et part au fond de la jungle à la recherche de sa fille. Celle-ci, déjà adulte, vit dans une région reculée seulement accessible par la rivière. Séance présentée par Lisandro Alonso.
SIN TÍTULO (CARTA PARA SERRA)
de Lisandro Alonso
Argentine, Espagne, 2011, vidéo, 23', coul., vostf
avec Laureano Alonso, Estela Carra, Fabián Casas,
Misael Saavedra
Après la correspondance filmée entre Victor Erice et Abbas Kiarostami, exposée au Centre Pompidou en 2007, le directeur artistique du Centre de culture contemporaine de Barcelone, Jordi Balló, a poursuivi l'expérience en proposant à cinq cinéastes hispanophones de correspondre avec un autre cinéaste de leur choix. C'est ainsi qu'a vu le jour la correspondance entre José Luis Guerin et Jonas Mekas montrée à l'automne dernier au Centre Pompidou. A leur tour, Albert Serra et Lisandro Alonso se sont prêtés au jeu de la lettre filmée. Radicale, libre, la correspondance entre eux deux est à leur image et tient en deux films : Le Seigneur a fait pour moi des merveilles et Sin título (Carta para Serra).
Pour sa lettre filmée à Albert Serra, Lisandro Alonso revient en compagnie de Misael Saavedra sur les lieux du tournage de La Libertad. Aucune nostalgie pourtant dans cette démarche. Ayant déjà rendu hommage à ses acteurs dans Fantasma, le cinéaste a conçu ce court métrage comme le prologue d'un prochain film.
« Le point commun que l'on pourrait sans conteste trouver entre Alonso et Serra, c'est l'importance de l'amitié dans leur travail. On peut d'ailleurs considérer la lettre de Serra à Alonso comme un film sur l'amitié. Ils font généralement des films avec des gens qu'ils aiment, artistes, techniciens ou non professionnels, mais le plaisir de travailler ensemble est crucial, et parfois suffisant pour faire un film. Serra et Alonso, c'est important, appartiennent à la première génération de grands cinéastes qui n'ont jamais vraiment obtenu de spectateurs dans les salles de cinéma, venant après la crise du cinéma et la déroute commerciale d'une certaine modernité. Si le peuple manque devant les films, ils n'oublient pas de l'inclure à l'intérieur même de leur oeuvre, jusqu'à transformer des figurants de leur vie quotidienne, comme chez Serra, en héros d'une mythologie prolétarienne, ou comme chez Alonso, en représentations tragiques de la condition humaine.»
Olivier Père, livret de l’édition DVD des Correspondances filmées, éd. Intermedio
Séance présentée par Lisandro Alonso
Prochaine séance : Jeudi 27 juin, 20h, Cinéma 2
suivi de
LOS MUERTOS
de Lisandro Alonso
Avec Argentino Vargas
Un homme sort de prison et part au fond de la jungle à la recherche de sa fille. Celle-ci, déjà adulte, vit dans une région reculée seulement accessible par la rivière. Avec Los Muertos, présenté au Festival de Cannes, à la Quinzaine des réalisateurs en 2004, Lisandro Alonso appréhende à nouveau gestes et paysages de façon quasi documentaire dans le prolongement de La Libertad. Misael a laissé la place à un autre acteur non-professionnel, Argentino Vargas, rencontré là où il vit, en pleine forêt.
« Los Muertos baigne de bout en bout dans une atmosphère de corruption, de nuit et de fatalité, perdition à la Joseph Conrad où, comme il l'écrivit dans une de ses toutes premières nouvelles (La Lagune), le regard plonge “par-delà l'intense clarté d'une journée sans nuage dans les ténèbres d'un monde d'illusions”. »
Didier Péron, « Bouffée d'anxiogène »,
Libération, 3 novembre 2004
Séance présentée par Lisandro Alonso
Prochaine séance : Samedi 29 juin, 17h, Cinéma 1
When
From 8pm