Défilement 2

Opus II, III, IV de Walter Ruttmann

1921-1925 / 12' /16mm / nb / silenc.

Dès 1909, le peintre Walter Ruttmann explorait les propriétés artistiques du film. Ses travaux théoriques et pratiques conduisirent en 1919 au premier «film absolu», Opus I. Ruttmann situait la « peinture plus le temps» à mi-chemin de la peinture et de la musique. L'«art pour l'oeil» devait donc apporter sous une forme artistique « une forme entièrement nouvelle de joie de vivre», faire en sorte «que le regard soit détourné des contenus particuliers»- les images isolées et géométriques et naturalistes - « et dirigé sur l'allure générale de la courbe composée des différents points, considérée comme un phénomène temporel.»

Walter Ruttmann

Fluxfilm No10 : Entrance to exit de George Brecht

1966 / 6'30 / 16mm / nb / son.

«Transition fluide et linéaire du blanc vers le noir, en passant par la gamme des gris, réalisée dans une cuve à développement.»

George Maciunas, trad. par J.-F. Cornu

Boulevard de Fred Worden

1989 / 8'30 / 16mm / coul. / son.

«Boulevard a été conçu comme un hommage et une réponse au film réalisé par Len Lye en 1957, Free Radicals. Le film de Lye est réalisé par marquages directs, non photographiques, sur l'émulsion accompagnée par une bande-son de percussions africaines. Le fait que Lye ait choisi, au terme d'une longue carrière au sein du cinéma commercial comme expérimental, de se tourner vers un matériel aussi dénudé et primitif (aborigène était son terme choisi) s'accorde avec ma propre obsession qui consiste à coller au plus près aux éléments primordiaux du film afin d'invoquer le pouvoir sous-jacent et réel du cinéma. »

Fred Worden

Windmill de Chris Welsby

1973 / 8' / 16mm / coul. / son.

«La caméra filme le paysage d'un parc à travers un petit moulin à vent fabriqué artisanalement. Chacune des huit pales a été recouverte de Melanes (un matériau miroitant). Les variations du vent engendrent une relation constamment changeante entre le paysage devant la caméra, tel qu'il est perçu entre les pales du moulin à vent, et le reflet déformé de l'image de la caméra avec le paysage derrière elle. »

Chris Welsby

Atman de Toshio Matsumoto

1975 / 12' / 16mm / coul. / son.

Réalisé avec une pellicule infrarouge, Atman met en scène une figure de démon inspirée du théâtre No, filmée en plans saccadés qui épuisent la visibilité du sujet. Trad. par J.-F. Cornu

Néo-Classic de Robert Morris

1970-1971 / 15' / 16mm / nb / silenc.

«Neo-Classic a été réalisé en relation avec une exposition de Morris à la Tate Gallery, elle-même conçue comme une méditation grand format sur la "task performance", car les pièces minimalistes de l'exposition sont censées être escaladées, enroulées, mises en équilibre. On voit d'ailleurs dans le film une jeune femme en train d'accomplir ces gestes : par exemple, se balancer de droite à gauche dans un épais cylindre ouvert en contreplaqué, ou reculer vers la caméra alors que le cylindre roule vers elle puis marcher en sa direction lorsque celui-ci s'éloigne d'elle et de la caméra.»

Rosalind Krauss