Debate / Meeting
Mourir
Du deuil, aujourd'hui
23 Feb 2006
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Le psychanalyste Jean Allouch présentera au cours de cette soirée une analyse critique de la notion de travail de deuil chez Freud.
« Il suffit d'ouvrir une radio, une chaîne télé, un journal, il suffit d'entendre une conversation banale pour avoir affaire à cette évidence désormais commune en France : le deuil est un travail. Et le mot d'ordre s'ensuit, où chaque terme pèse une tonne : il faut/faire/son travail/de deuil. Freud « a donc conquis les têtes, sinon les cœurs », lui qui inventait, en 1914, le deuil comme travail. Eh bien non, le deuil aujourd'hui ne saurait plus longtemps être pensé, moins encore réalisé comme un travail. Il s'ensuit que le mot d'ordre susdit met chaque endeuillé dans une impasse. Afin d'indiquer une autre manière de deuil, pour présenter le deuil comme acte et non plus comme travail, je propose d'en lire ailleurs la question, d'interroger le Japon moderne où la romancière Yôko Ogawa (largement traduite en français) nous offre un autre abord du deuil et de la mort. »
Jean Allouch
À l'invitation des Forums de société, le psychanalyste Jean Allouch présentera donc au cours de cette soirée une analyse critique de la notion de travail de deuil chez Freud. Il n'est peut-être pas inutile d'ajouter que, sous le choc d'une situation historique exceptionnelle, l'éclatement de la Première Guerre mondiale, Freud est conduit à revenir sur cette question de la mort dans un essai écrit dès 1915 : Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort. Il le conclut par ces mots : « Rappelons-nous le vieil adage : si vis pacem, para bellum ( ). Il serait temps de modifier cet adage et de dire : si vis vitam, para mortem. Si tu veux pouvoir supporter la vie, soit prêt à accepter la mort. »
Brève bibliographie proposée par Jean Allouch :
Deuil et mélancolie (1914) de Sigmund Freud
L'homme devant la mort (Seuil, 1977) de Philippe Ariès
Ni pleurs ni couronnes, précédé de Pornographie de la mort, préface de Michel Vovelle, Paris, Epel, 1995, de Geoffrey Gorer
Érotique du deuil au temps de la mort sèche (Epel, 1997) de Jean Allouch
L'enfant éternel (Gallimard, 1997) de Philippe Forest
L'annulaire (Actes Sud, 1999) de Yôko Ogawa
When
From 7:30pm