Trois-vies : Mieux que la mort

Christian Petzold, Mieux que la mort (Etwas besseres als den Tod), Épisode de la mini-série Trois vies (Dreileben)

Johannes, issu d’un milieu modeste, fait son service civil dans une clinique à Dreileben en Thuringe, en même temps qu’il se prépare à étudier la médecine aux États-Unis. La fille aisée et séduisante de son patron, le médecin-chef de la clinique, vient de rompre avec lui lorsqu’il rencontre Ana, une jeune réfugiée bosniaque, au passé sombre et à la vie plus précaire encore que la sienne. Lors de leur première nuit ensemble, un criminel s’échappe de l’hôpital.

En 2006, les cinéastes Dominik Graf, Christian Petzold et Christoph Hochhäusler entament une correspondance sur le cinéma en Allemagne (publiée dans la revue Revolver). Deux ans plus tard, ils décident de poursuivre autrement cet échange théorique, avec un projet de film en commun : trois histoires individuelles autour d’un même fait divers, la fuite d’un criminel condamné, dans un même lieu imaginaire, Dreileben (littéralement « Trois vies »), situé dans la forêt de Thuringe.

« Les amants se fichent de savoir ce qui se passe autour d’eux. Qu’il se déroule des événements exceptionnels dans leur ville. Comme ils se fichent du montant de la cagnotte du loto ou du déficit de croissance. Mais les fantômes du passé resurgissent. L’histoire d’Ondine est à l’origine du film : un homme, rejeté par celle qu’il désire, se rend près d’un lac et appelle Ondine. Ondine émerge des eaux. Elle aimera et sera aimée entièrement, sans compromis. Un jour, l’homme fuit cet amour et revient à la première femme. Il mourra pour cela, Ondine le tuera. Notre Ondine s’appelle Ana. Elle vient de Sarajevo et est réfugiée à Dreileben, en Thuringe. Elle ne peut pas tuer. Elle ne peut plus se battre encore. C’est sa tragédie. » Christian Petzold, programme du Filmmuseum de Vienne