Show / Concert
Yan Ciret
"Vilar Saint Lazare"
12 Nov 2009
The event is over
En Mai 68, Jean Vilar se voit hué aux cris de « Vilar Salazar », le Festival d'Avignon que Vilar dirige ne sera plus jamais le même. Une génération parricide vient d'abattre la « statue du commandeur » du Théâtre National Populaire. Comment, celui qui fut ainsi liquidé, est-il devenu une légende tutélaire du spectacle vivant d'aujourd'hui ?
Mais est-ce le même que l'on invoque comme une pythie du théâtre public ? Ou plutôt son double « Jean Lazare » dit aussi Saint Lazare, que la culture fait sortir de son tombeau, à chaque fois que le danger de légitimité sociale guette ?
Comparé à un dictateur en 68, Vilar incarne désormais la voix d'outre-tombe, le magister suprême de la
« culture élitaire pour tous ». Pas une déclaration ministérielle, un éditorial de Scène Nationale, pas un discours d'intermittents fulminants, de diatribes journalistiques envoûtées, et même de spectacles « vilariens » inspirés, sans que ce Saint Lazare (exit Salazar) n'apparaisse dans toute sa gloire, pour mettre K.O. le doute des bonnes âmes. À qui profite le crime ?
Jean Lazare mène l'enquête, retrouve preuves et indices depuis le groupe « Jeune France » de 1940 jusqu'aux envolées lyriques actuelles. Les tables tournantes se mettent à parler, les voix, les images, nous parviennent de l'au-delà - ministres, metteurs en scène, édiles, séides, sbires et sicaires. Un Maurice Druon ministre visionnaire : « entre la mendicité et le cocktail (...), il faut choisir » ; est-ce à dire que la plupart, dans la culture « nationale populaire », choisirent rapidement les deux ? Et Malraux au Panthéon : « Entre ici, Jean (...), avec ton horrible cortège (...) ».
Citations tronquées, détournées, mauvaise foi, plus de peur que de mal (l'insolence a toujours quelque chose d'hypocrite), tout ceci comme à la foire du Trône de France. Ni hommage ni irrévérence, une séance spirite de métempsychose.
En Mai 68 Jean Vilar se voit hué aux cris de « Vilar Salazar », le Festival
d’Avignon que Vilar dirige ne sera plus jamais le même. Une génération
parricide vient d’abattre la « statue du commandeur » du Théâtre National
Populaire. Comment, celui qui fut ainsi liquidé est-il devenu une légende
tutélaire du spectacle vivant d’aujourd’hui ? [
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Mais est-ce le même que l’on invoque comme une pythie du théâtre public ? Ou
plutôt son double « Jean Lazare » dit aussi Saint Lazare, que la culture fait
sortir de son tombeau, à chaque fois que le danger de légitimité sociale guette
?
Comparé à un dictateur en 68, Vilar incarne désormais la voix d’outre-tombe, le
magister suprême de la « culture élitaire pour tous ». Pas une déclaration
ministérielle, un éditorial de Scène Nationale, pas un discours d’intermittents
fulminants, de diatribes journalistiques envoûtées, et même de spectacles «
vilariens » inspirés, sans que ce Saint Lazare (exit Salazar) n’apparaisse dans
toute sa gloire, pour mettre K.O. le doute des bonnes âmes. À qui profite le
crime ?
Jean Lazare mène l’enquête, retrouve preuves et indices depuis le groupe «
Jeune France » de 1940, jusqu’aux envolées lyriques actuelles. Les tables
tournantes se mettent à parler, les voix, les images, nous parviennent de
l’au-delà, - ministres, metteurs en scène, édiles, séides, sbires et sicaires.
Un Maurice Druon ministre visionnaire : « entre la mendicité et le cocktail
(…), il faut choisir » ; est-ce à dire que la plupart, dans la culture «
nationale populaire », choisirent rapidement les deux ? Et Malraux au Panthéon
: « Entre ici, Jean (…), avec ton horrible cortège (…) ».
Citations tronquées, détournées, mauvaise foi, plus de peur que de mal
(l’insolence a toujours quelque chose d’hypocrite), tout ceci comme à la foire
du Trône de France. Ni hommage ni irrévérence, une séance spirite de
métempsychose.
When
7pm - 8pm