Cinema
Bruce Conner
24 Nov 2010
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Parce que, par son montage de found footages, il déconstruit les conventions de l'industrie hollywoodienne, A Movie, se présente d'abord comme un anti-film exposant, dans une logique moderniste, les qualités matérielles et les propriétés illusionnistes du médium cinématographique.
Parce qu'il assemble des fragments trouvés ressortissant à divers genres cinématographiques - fictions, documentaires, actualités - cette première incursion de l'artiste dans le domaine des images en mouvement est aussi un méta-film. Pourtant, comme l'indique son titre, A Movie est bien tout simplement un film et même une épopée cinématographique.
En près de 12 minutes, sur un mode tragicomique, Bruce Conner traverse plus de la moitié du 20e siècle, son procédé chaotique coïncidant avec les cataclysmes de l'histoire. En chemin, il dynamite les tabous du puritanisme et le mythe de la « destinée manifeste » de l'Amérique. Il inventorie de manière aussi concise que spectaculaire le potentiel de dévastation de l'humanité. Cet imaginaire de la catastrophe technologique que l'Independant Group britannique avait esquissé dans ses expositions, Conner le pousse ici à son comble, apportant la preuve par les images de cette obsolescence de l'homme prophétisée au même moment par Günther Anders.
Parce que, par son montage de found footages, il déconstruit les conventions de
l’industrie hollywoodienne, A Movie, se présente d’abord comme un anti-film
exposant, dans une logique moderniste, les qualités matérielles et les
propriétés illusionnistes du médium cinématographique.
Parce qu’il assemble des fragments trouvés ressortissant à divers genres
cinématographiques – fictions, documentaires, actualités – cette première
incursion de l’artiste dans le domaine des images en mouvement est aussi un
méta-film. Pourtant, comme l’indique son titre, A Movie est bien tout
simplement un film et même une épopée cinématographique. En près de 12
minutes, Bruce Conner entreprend, sur un mode tragicomique, de traverser plus
de la moitié du XXe siècle, son procédé chaotique coïncidant parfaitement avec
les cataclysmes de l’histoire. En chemin, Conner dynamitera les tabous du
puritanisme et le mythe de la « destinée manifeste » de l’Amérique. Il
inventoriera de manière aussi concise que spectaculaire le potentiel de
dévastation de l’humanité. Cet imaginaire de la catastrophe technologique que
l’Independant Group britannique avait esquissé quelques années auparavant dans
ses expositions, Conner le pousse ici à son comble, apportant la preuve par les
images de cette obsolescence de l’homme prophétisée au même moment par Günther
Anders.
A Movie, de Bruce Conner, 1958, 12’
Cosmic Ray, de Bruce Conner, 1961, 4’30
Breakaway, de Bruce Conner, 1966, 5'
Conférence deValérie Mavridorakis, maître de conférences à la Haute École d’art
et de design de Genève.
When
From 7pm