Exhibition / Museum
Donations Daniel Cordier
Le regard d’un amateur
22 Nov 1989 - 21 Jan 1990
The event is over
Cette exposition est consacrée à la donation de Daniel Cordier qui fut l’un des marchands parisiens les plus actifs de l’après-guerre (de 1956 à 1964) et qui était avant tout un amateur d’art.
La donation Daniel Cordier a été remise à l’Etat français par des donations et dons successifs entre 1973 et 1989 et comporte plus de cinq cents œuvres. Soixante-quatre artistes y sont représentés. Par le nombre de ces œuvres, elle est la plus importante jamais reçue par le Musée national d’art moderne.
Daniel Cordier, connaisseur attentif des collections du Musée national d’art moderne, a eu à cœur de ne retenir pour ces sept donations que des œuvres qui viennent compléter celles déjà conservées par le Musée. Ces donations apportent aux collections un éclairage différent ou révèle une période peu connue ou sous-estimée, aidant ainsi à cette relecture constante des chefs-d’œuvre, qui est le charme véritable des musées.
L’activité d’amateur, puis de marchand et de collectionneur de Daniel Cordier est faite de coups de cœur successifs :
- la fréquentation dans l’immédiat après-guerre de l’œuvre de Jean Dewasne ;
- la rencontre dans les années cinquante du travail de Jean Dubuffet ;
- la découverte d’artistes comme Requichot, Dado ;
- l’intuition que chez Henri Michaux le peintre égalait le poète.
La fermeture de la galerie Daniel Cordier en 1964, la célèbre lettre qu’il adressa au monde de l’art et dans laquelle il dénonçait « le fait qu’en France il n’y a pas eu depuis le XIXème siècle de collectionneur pour l’art de leur temps » ne l’ont pas empêché de continuer à se passionner pour les inventions des artistes plus jeunes.
Daniel Cordier fut le premier introducteur en France de Charles Nevelson et de Robert Rauschenberg. Il a aussi acheté pour lui-même au fil des années des œuvres de Robert Morris ou de Charles Simonds. Au cours de ses visites des galeries parisiennes, il collectionnait les œuvres des jeunes artistes des années 70 (Claude Viallat, François Rouan, Jean-Michel Meurice, Jean-Pierre Raynaud, Jean Le Gac ou Gérard Titus-Carmel).
Les moyens de l’amateur, bien différents de ceux du marchand, l’ont évidemment amené à privilégier les œuvres sur papier, à s’intéresser à la photographie, à choisir plus que les valeurs confirmées, les artistes qui rompaient avec l’expression dominante.
A cet égard, la donation Daniel Cordier n’entend pas retracer l’histoire de l’art depuis la dernière guerre mondiale, elle est plutôt un regard sur la création, une lecture active par laquelle s’exprime cette passion de la peinture qui fit renoncer, pour s’y consacrer pleinement, Daniel Cordier à son activité de marchand.
Cette implication profonde et personnelle dans la vie de l’art, ce souci constant de ne pas céder aux modes dominantes (doublé parfois d’un plaisir réel de se trouver à contre-courant) font de Daniel Cordier l’un de ceux qui ont vécu le plus profondément ces années de l’après-guerre où se renouvelèrent complètement les concepts de la création en peinture et en sculpture.
De ces partis-pris, qui en leur temps paraissaient d’abord des coups de cœur, émergent aujourd’hui, dans la « mise à plat » que représente cette juxtaposition de près de cinq cents œuvres rassemblées pendant quarante ans, un regard d’une étonnante cohérence et une liberté de jugement où se reconnaissent les véritables amateurs.
D'après le communiqué de presse
When
every days except tuesdays