Exhibition / Museum
La photographie américaine de 1890 à 1965
A travers la collection du Museum of Modern Art, New York
21 Mar - 27 May 1996
The event is over
Le Centre Pompidou invite le département de la photographie du Museum of Modern Art de New York, à présenter au public parisien une sélection d’œuvres retraçant l’histoire de la photographie américaine de 1890 à 1965. Cette exposition passe en revue trois quart de siècle, et pour être plus précis, le panorama commence par une œuvre de Jacob Riis datant de 1888 environ et s’achève par une œuvre de Diane Arbus datant de 1967.
C’est en Amérique qu’est née la photographie moderne. La cage d’escalier de Charles Sheeler ou la Barrière blanche de Paul Strand sont à la photographie ce que sont à la peinture Les demoiselles d’Avignon de Picasso, les signes d’une révolution esthétique. Stieglitz qui accueillit en 1917 dans les pages de Camera Work « les images épurées et géométriques » de Strand, inventa pour les historiens de la photographie, la « modernité » face au langage pictorialiste moribond.
Ce n’est donc pas un hasard si la première histoire, non exclusivement technique de la photographie, fut écrite par un américain qui fut aussi le premier responsable de la photographie au Museum of Modern Art. Même s’il n’eut pas le titre de conservateur, il n’en fut pas moins le premier à concevoir d’une manière cohérente l’histoire de la photographie, justifiant ainsi la place qu’elle pouvait légitimement occuper dans un musée consacré à l’histoire de l’art moderne. Cette conception qui en 1937, était singulièrement avancée est maintenant celle adoptée par tous les grands musées et le Musée national d’art moderne qui, au Centre Georges Pompidou, s’inscrit, un demi-siècle plus tard, dans cette continuité a depuis le début des années quatre-vingts un département consacré à la photographie.
C’est à double titre, comme témoignage d’une esthétique largement dominante mais aussi comme modèle de développement institutionnel qu’il nous a semblé impératif de montrer les collections photographiques du Museum of Modern Art.
Leur richesse, témoignage de la fécondité du milieu artistique américain, leur éclectisme, reflet des goûts conjugués du petit nombre de directeurs qui se sont succédés à la tête de ce département, est exemplaire de ce que peut et doit être, au XXe siècle, la collection d’une grande institution. Elle est pour nous le symbole d’une réussite exemplaire.
[…]
On ne retrouvera pas dans cette exposition des photographies prises par des étrangers de passage aux Etats-Unis ni par des Américains (notamment Man Ray) qui ont accompli l’essentiel de leur œuvre dans d’autres pays. En revanche, on trouvera des photographies prises par des artistes d’origine étrangère qui sont venus aux Etats-Unis pour y rester. A vrai dire, cette publication ne serait guère concevable autrement. On trouvera aussi des œuvres de Tina Modotti, une italienne qui travailla au Mexique sous l’influence décisive d’un Américain, Edward Weston.
La période qui nous occupe se caractérise autant par l’ampleur et la diversité que par la force et l’originalité de ses plus belles réussites. A côté de chaque personnalité marquante, il y en a plusieurs autres dont les œuvres singulières réclament notre attention. La pléiade de photographes éminents ne doit pas cacher l’apport attachant d’innombrables amateurs, professionnels, passionnés et tâcherons dont la situation et les motivations sont aussi mal connues aujourd’hui qu’elles étaient variées en leur temps.
Le choix des œuvres a été guidé par le souci d’éclairer l’importance des plus grands photographes, et d’évoquer l’évolution de ceux qui ont eu une longue carrière. Toutefois, le critère déterminant a consisté à faire primer la dynamique globale de l’ensemble sur les réalisations isolées des individus, aussi fameuses soient-elles.
D’après Peter Galassi et Alain Sayag, préface au catalogue de l'exposition
When
every days except tuesdays