Cinema
The Brig
24 Dec 2012
The event is over
Programme 3 : 60's Performées
Les trois films du programme sont des enregistrements de performances réalisés dans les années 1960 : « The Brig » et « Street Songs » sont les filmages « en direct » de pièces du Living Theatre, « Cup/Saucer/Two Dancers/Radio » est une oeuvre pop art, un enregistrement-clé de la danse post-moderne, avec Kenneth King et Phoebe Neville.
Cup/Saucer/Two Dancers/Radio
de Jonas Mekas
États-Unis / 1965-1983 / 16mm / 23’ / coul. / vostf
filmé au Bridge Theatre, 4 St Marks Place NYC le 29 septembre 1965, monté en
1983 avec Kenneth King et Phoebe Neville
« Cup/Saucer/Two Dancers/Radio est une œuvre du Pop Art, dans laquelle tous les
éléments cités dans le titre ont la même importance emphatique. Phoebe Neville,
vêtue d’un soutien-gorge et d’une guêpière, avec bigoudis et hauts talons,
traverse le plateau, une radio rivée à son oreille. King habillé en
sous-vêtements et cravate noire, fait des exercices. Ils s’embrassent sans
émotion et caressent mécaniquement leur propre corps pendant que des chansons
rock’n’roll commentent ironiquement leurs actions et qu’une voix off explique
la structure de la danse. Mekas a transformé cet enregistrement-clé de la danse
post-moderne en un film extraordinaire. Les couleurs passent du sucré au cru et
le cadrage serre de si près les fragments de corps et les objets, que le
spectateur est obligé d’imaginer la totalité de la danse en assemblant ces
fragments, images de l’aliénation humaine. » Sally Banes, The Village Voice, 18
octobre 1983
Street Songs
de Jonas Mekas
États-Unis , 1983, 16mm, 10’, nb, vostf
filmé en 1966 à Cassis, monté en 1983
avec le Living Theatre
« Street Songs est l’enregistrement à Cassis, en France, en 1966, d’une pièce
du répertoire du Living Theatre, Mysteries and Smaller Pieces, au festival
organisé par Jerome Hill. Elle s’inspire de la pièce écrite selon une méthode
aléatoire par Jackson Mac Low en 1961. Street Songs tisse les thèmes militants
politiques de ces années-là dans un mandala de mantras : Julian Beck est assis
jambes croisées sur une scène vide, il répète le slogan “ Libérez tous les
hommes ! À bas la bombe ! Arrêtez la guerre ! Libérez les noirs ! Changez le
monde ! ”, sous la double forme de la méditation et de l’appel à l’action,
tandis que les acteurs le rejoignent un à un, formant un cercle et se frappant
sur l’épaule les uns les autres, et murmurent “ ohm ” en choeur. Ce mélange
d’urgence politique et de communion mystique est mis en évidence par les images
en noir et blanc de Jonas Mekas qui accentuent le caractère dramatique. Le
pouls de la vie est rendu par des zooms avant-arrière qui privilégient tantôt
le groupe, tantôt l’individu. » Sally Banes, The Village Voice, 18 octobre 1983
The Brig
de Jonas Mekas
Etats-Unis, 1964 , 16mm, 68’, nb, vostf
montage : Adolfas Mekas
avec le Living Theatre
Ce film n’est pas l’adaptation de la pièce The Brig interprétée par le Living
Theatre mais un filmage direct d’une de leurs représentations. La pièce raconte
avec âpreté et réalisme l’entraînement des Marines. « On parlait beaucoup de “
cinéma vérité ” à cette époque là… Quand j’ai assisté aux dix premières minutes
de cette pièce, je me suis dit qu’il fallait la filmer à la manière des “
Newsreels ”, comme un événement réel. Je suis donc immédiatement sorti de la
salle, afin de ne pas en voir davantage et j’ai dit à Julian Beck : “ Je veux
filmer ça, mais je ne veux pas savoir à l’avance ce qui va arriver. ” Quand le
moment est venu de tourner, je ne savais donc quasiment rien. La plupart du
temps, je ne regardais même pas dans l’œilleton de la caméra. Elle était
attachée contre moi, très stable. Attentif à ce qui survenait, je décidais de
ce que je devais cadrer ou pas en temps réel. Il fallait que je devine ce qui
était important dans ce qui avait lieu sur scène. J’étais vraiment comme un
reporter que l’armée aurait autorisé à filmer un quartier disciplinaire… »
Jonas Mekas
« The Brig est une tranche crue du nouveau cinéma américain filmé par Jonas
Mekas sur une scène de théâtre off-Broadway avec une authenticité si abrupte
que le film a remporté le grand prix du documentaire au festival de Venise.
Mi-dramatique, mi-polémique avec un son en onde de choc et un air de cauchemar
qui suggère Kafka avec un Kodak, le film provoque exactement ce qu’il cherche à
provoquer : il saisit les spectateurs par le col et les projette d’un mur à
l’autre pendant une journée féroce dans la geôle d’un régiment de Marines. »
Time Magazine
Première diffusion le dimanche 2 décembre, 19h, cinéma 1
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