Cinema
Entre les lignes
13 Nov 2014
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Adieu la vie, adieu l’amour, d’Herta Alvarez-Hernaez, 1988, 15’, Agence du court-métrage
Le film est construit à partir de la correspondance adressée par un soldat du Midi de la France, Petit Lucien, à une jeune fille, Henriette, entre Mars 1917 et Mai 1919. Au fil de ces cartes postales, on voit évoluer :
La relation du soldat à la guerre, depuis les récits de ses premiers exploits plein de forfanterie, jusqu’à son dégoût de la médaille militaire qu'il vient de recevoir en 1919,
La relation d'un jeune homme à une jeune femme depuis le sourire fantasmatique de la jeune fille traversant la nuit des tranchées jusqu’aux projets très concrets de mariage et de vie commune au village.
Entre les lignes, de Claude Guilmain, 2008, 33’, Canada, ONF
Hommage aux combattants canadiens de la Première Guerre mondiale, ce film fait la chronique du conflit à travers les mots de six participants. Entre les lignes des correspondances intimes adressées à des proches, on devine l'innommable, toute cette horreur censurée par la guerre et la pudeur. Le film présente des extraits d'époque, des photos, des passages manuscrits de lettres et du journal de bord. La mise en scène redonne à ces artefacts vieux de quatre-vingt-dix ans une dimension humaine et insuffle à ces images anonymes une vie et une intensité qui nous font vivre ce conflit de l'intérieur. "Entre les lignes", ce sont bien sûr les lignes de ces lettres, de ce journal de bord. Mais ce sont aussi les lignes ennemies, entre lesquelles s'allongent ces tranchées où patauge, souffre et se bat, solitaire et solidaire, le soldat.
Lettres de Stalingrad, de Jacqueline Veuve, 1972, 30’
llustration de lettres, écrites de Stalingrad, par des soldats allemands à leur famille à la veille de la défaite ; jugées par trop pessimistes par la censure du quartier général, elle n'ont jamais été distribuées ; retrouvées après la guerre, certaines d'entre lles ont été éditées.
L'illustration de ce thème a été réalisée à partir d'archives filmées allemandes et russes et de photos tirées de "Signal" (revue allemande de propagande diffusée dans les pays occupés par l'Allemagne).
Il y a, entre autres, la lettre du soldat détraqué par la peur, qui pleure la nuit car il a pulvérisé deux chars russes et tué deux soldats ; celle d'un fils de pasteur, qui dans ce chaos, cherche Dieu ; celle du soldat qui préoccupe de savoir si, à la maison, l'oncle a posé les bourrelets aux fenêtres et si l'on trouve encore du vrai café ; dans cette mosaïque de sentiments exprimés, variant selon les individus, on retrouve un facteur commun : le sentiment de mourir pour rien.
Nous avons illustré ces lettres dans le but d'aller au-delà de l'histoire-bataille et de démythifier la notion d'héroïsme lié à la guerre.
When
From 8pm