Cinema
West Coast connection / Bob Kaufman
Avant-première française
24 Sep 2016
The event is over
Believe in the swinging sounds of jazz,
Tearing the night into intricate shreds,
Putting it back together again,
In cool logical patterns,
Not in the sick controllers,
Who created only the Bomb.
Extrait de Believe, Believe publié dans Cranial Guitar aux éditions Coffee House Press, 1996
Pour son second long-métrage documentaire, le cinéaste afro-américain Billy Woodberry s’attache à la personnalité singulière et légendaire du poète beat Bob Kaufman (1925-1986), surnommé « the black Rimbaud ». Entremêlant aux poèmes de Kaufman un ensemble fascinant d’archives et de témoignages, And When I Die, I Won’t Stay Dead (2015) explore la biographie et l’œuvre de ce poète de l’oralité qui avait un jour déclaré que son ambition était d’être complétement oublié. Originaire de la Nouvelle-Orléans, Kaufman rejoint le bouillonnant quartier de North Beach à San Francisco à la fin des années 1950 où il cofonde en compagnie d’amis poètes dont Allen Ginsberg la revue Beatitude. Bouleversé par l’assassinat de Kennedy à Dallas en 1963, le poète - de retour à New York où il vit à Greenwich Village depuis le début des années 1960 - restera silencieux pendant une dizaine d’années. De cette vie marquée par l’addiction à la drogue, la pauvreté, les arrestations arbitraires, Billy Woodbery fait le récit et esquisse le portrait poignant d’un personnage à la trajectoire flamboyante et crépusculaire. Traversée par l’influence de la musique jazz, la complexité des harmonies et le caractère spontané du bebop, l’œuvre de Kaufman symbolise à elle seule la quintessence même de cette fusion entre musicalité et poésie. « My head is a bony guitar, strung with tongues, plucked by fingers and nails ».
Séance présentée par Rani Singh, commissaire associée de l’exposition Beat Generation (Centre Pompidou, Galerie 1, du 21 juin au 3 octobre 2016) et Principal Project Specialist, Modern and Contemporary collection, Getty Research Institute (Los Angeles). Présentation en anglais.
Figure centrale du collectif de cinéastes afro-américains L.A. Rebellion à la fin des années 1970, Billy Woodberry enseigne depuis 1989 à la School of Film/Video et à la School of Art at the California Institute of the Arts. Son film Bless Their Little Hearts (1984), présenté à la Berlinale, est entré en 2013 dans les collections de la Library of Congress. Billy Woodberry apparait dans le film de Charles Burnett When it Rains (1995), il a prêté sa voix aux films de Thom Andersen Red Hollywood (1996) et de James Benning Four Corner (1998). Sa vidéo The Architect, the Ants, and the Bees, interrogeant la construction du Disney Concert Hall et ses conséquences sur le quartier de downtown Los Angeles, a été présentée en 2004 à la galerie Redcat. Les films de Billy Woodberry ont été présentés au Camera Austria Synmposium, au Havard Film Archive, au Human Rights Watch Film Festival et plus récemment au Moma à New York.
Remerciements : Billy Woodberry
A l’occasion du cycle de projections du Centre Pompidou autour de l’exposition Beat generation, Le CiNéMa Club présentera le documentaire And When I Die, I Won’t Stay Dead de Billy Woodberry du dimanche 25 Septembre au samedi 1er octobre, en reprise de sa projection la veille au centre.
Le CiNéMa Club est un cinéma en ligne gratuit qui présente chaque dimanche un film à découvrir pendant une semaine. Ont été diffusés entre autres des films de Kenneth Anger, Andrea Arnold, Louis Garrel, Yorgos Lanthimos, Justine Triet, et Gus Van Sant.
When
8pm - 10pm