Cinema
Ricochets, les galets que nous sommes finiront par couler [...]
Julien Creuzet
03 Feb 2017
The event is over
Julien Creuzet, Ricochets, les galets que nous sommes finiront par couler (...)
Ensemble-performé (vidéo, son, geste, lecture) avec la participation de Barbara Sirieix, Eva Barois de Caevel, Charlotte Karawi... 2017, 90’
« Il fallait ramer, au travers de la brume,
le monde change, le fuel brouille les écumes.
Tôt le matin il avait baissé le pavillon,
trouvé congé, dans la nouvelle nation.
Je tourne la page.
Glacial, quand le ciel fond
sous le feux de l'océan flèche.
la terre gelée, se détache,
Apache, se détache, détresse,
pour devenir, un monstre,
bâtiment en dérive, flotte,
montagne russe, facette coupante.
Île blanche, île, forme qui m'échappe.
Si l'île me feinte et que ma cale se déchire.
Si île vit, voguant.
Ce vent brûlant est le souffle d'un homme méchant.
Le Temps est long, l'horizon est immense.
(…)
Il y a de cela dans ma note d’intention,
un texte poétique qui défile en boucle
sur un moniteur…
Il y a de cela, une poésie, qui traverse
les toiles, la peinture des impressionnistes
américains entre 1830 - 1900.
Il y a ce texte sous-titre,
sur ce fond ciel, du jour au soir,
de l’aurore au crépuscule.
Il y a des histoires.
Et je rêve, de ce balayage numérique,
dans lequel se diffracte la lumière
d’une journée entière.
Il y a cette voix, corps, cette voix femme,
ce corps rivage, qui quitte l’île de Gorée,
ce corps, nausée, qui dérive, jusqu’à la cote,
jusqu’à New-York.
Il y a la voix singulière de Eva Barois de Caevel.
Il y a ce texte sous-titre, sur ce fond ciel,
du jour au soir, de l’aurore au crépuscule,
qui défile en boucle sur un moniteur…
Encore une fois, je n'ai pas senti la rotation de la terre,
je n'ai pas vu réfraction, je n'ai pas vu le point vert
juste au-dessus de l'horizon. Du teinte bleuâtre,
le soleil de nuit a dû partir dans la direction de l'ouest.
Que faire au milieu de rien,
sentinelle, dans le noir des fonds marins.
Abysse orifice. Je flotte à (la?) surface, bout de bois drave.
Chêne des grands vaisseaux.
Je guette sans repos le ciel, les faibles feux,
Vigie dans le noir, les lumières mortes.
Les Éternelles étoiles.
(…)
Il y a cette voix, sans corps, cette lumière inventante.
que suit ce flot d’histoire, dans le noir de la nuit.
Il y a cette voix, voie lactée, il y a ce bateau,
qui ne suit plus la mer, ce marin, qui a la terre en l’air.
Il y a cette voix singulière de Barbara Sirieix.
Il y a ce texte sous-titre, sur ce fond ciel,
du jour au soir, de l’aurore au crépuscule,
qui défile en boucle sur un moniteur…
Il y avait cette lueur orange
sur l'océan clairsemé, de tâches blanches,
de fiacres ou de lames de fonds, la lueur aurore,
en guise de première impression,
le paysage n'est jamais qu'une grande étendue vide.
Lorsque j'ai rempli profondément mes poumons
de cet air humide, tu avais disparu,
la pluie fine s'était arrêtée.
Ton visage boréal est une condensation vaporeuse,
diffractant la lumière, j'ai été touché par l'arc-en-ciel.
J'ai crié comme cet ingénu, touché par la grâce.
Par cette main blanche, s'imposant sur mon visage.
Par cette main froide, cachant la colère de la guerre.
(…)
Il y a ce bruit de fond, cette houle, sans fin,
qui hurle. Il y a ces vagues, plis de visage,
Il y a ce souffle sans fin de ce vieil homme,
qui pousse le son du bout de sa bouche.
Il y a cette voix singulière de Jacques Courcils.
il y a cette marche sonore,
cette océan porté à bout de bras
qui tourne autour de nous.
Les histoires, les gestes,
nos mondes qui de croisent,
il y a tant à faire.
Une séance Prospectif cinéma lui est consacrée le 29 juin à 20h en cinéma 2.
When
8pm - 9:30pm