Cinema
L'expression des mains / Sorties d'usines
16 Dec 2017
The event is over
Christian Petzold, Où en êtes-vous, Christian Petzold ?, France, 2017, DCP, 12’environ, coul., vostf, inédit
Film produit par le Centre Pompidou et les Films du Losange, avec le soutien d’Arte France Cinéma
« Où en êtes-vous ? » est une collection initiée par le Centre Pompidou, qui passe commande à chaque cinéaste invité d’un film de forme libre, avec lequel il répond à cette question à la fois rétrospective, introspective, et tournée vers l’avenir, ses désirs, ses projets.
À partir de films américains, Christian Petzold discute avec Christoph Hochhäusler de sa conception du cinéma et de la mise en scène et évoque le travail avec Harun Farocki qui fut son enseignant et ami, et qui a collaboré à tous les scénarios des films de Christian Petzold jusqu’à sa disparition en 2014.
Harun Farocki, L’Expression des mains (Der Ausdruck der Hände), Allemagne, 1997, fichier numérique restauré (format d’origine : Beta SP), 30’, coul., vostf
Le poing levé, la main tendue et celle qui manipule les films… Farocki, avec son goût pour les encyclopédies, répertorie ici les gestes de la main à travers l’histoire du cinéma. Un jeu de mise en abîme et de métaphore court tout au long du film avec le cinéaste qui, en nous montrant ces extraits à sa table de montage, ne dévoile de lui-même que ses propres mains, en train de travailler, de dessiner, d’imiter les gestes qu’il désigne à l’écran.
« La main est là pour le toucher, mais le cinéma doit couler les perceptions de tous les sens dans celui de la vue. Le visage humain a occupé les premiers gros plans de l’histoire du cinéma, après ce fut les mains. Souvent, les mains sont amenées à trahir ce que l’expression du visage cachera, par exemple : un verre se brise dans une main qui le serre, sans que la moindre irritation se lise sur le visage. Bien que les mains soient aussi un signe distinctif de la personne, le cinéma ne campe pas un personnage en montrant ses mains. » Retranscription du film
Harun Farocki, Sorties d’usines (Arbeiter verlassen die Fabrik), Allemagne, 1995, DCP (format d’origine : Beta SP), 36’, nb, vostf
Harun Farocki est un collectionneur d’images. Partant ici du premier film des frères Lumière, ce film traverse l’histoire du cinéma, à la recherche d’un motif ordinaire autant qu’extraordinaire : les ouvriers à la sortie de l’usine.
« La première caméra de l’histoire était dirigée sur une usine, mais un siècle plus tard on peut dire que l’usine a plutôt rebuté qu’attiré le cinéma. Le film ouvrier n’est pas devenu un genre majeur, l’esplanade de l’usine est restée une scène secondaire. La plupart des films de narration se déroulent dans une vie qui se détourne du travail. Tout ce qui assure la supériorité du travail industriel sur d’autres modes de production – la décomposition des activités en gestes élémentaires, la répétition incessante des opérations, un degré d’organisation qui ne laisse à l’individu aucun pouvoir de décision ni aucune marge de manœuvre –, tout cela semble fermer la porte aux péripéties de l’existence. » Harun Farocki, Trafic, n. 14, printemps 1995
When
8pm - 9:30pm