Cinema
Entre deux guerres
06 Jan 2018
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Harun Farocki, White Christmas, RFA, 1968, fichier numérique (format d’origine : 16 mm), 3’, nb, vostf
Farocki confronte des images publicitaires d’un parfait Noël américain à d’autres de la guerre du Vietnam. Sur un ton satirique et acerbe, il dénonce la violence d’une guerre très médiatisée.
« La guerre que les États-Unis menaient au Vietnam était révoltante, d’abord par son insondable cruauté. Elle était le fait d’une société civile qui la suivait sans intérêt ni passion particulière. » Harun Farocki, « Une extrême passion », Trafic, n°30, été 1999
Harun Farocki, Feu inextinguible(Nicht löschbares Feuer), RFA, 1969, DCP (format d’origine : 16 mm), 25’, nb, vostf
En pleine guerre du Vietnam, le jeune Farocki, alors âgé de 25 ans, ose un acte de militantisme radical. La force de ce film très connu de l’artiste réside dans cette image de Farocki se brûlant lui-même l’avant-bras avec sa cigarette : « Une cigarette brûle à 400°, le napalm brûle à 3000° ».
« Mais comment donner connaissance à qui ne veut rien savoir ? Comment ouvrir vos yeux ? Comment les désarmer de leurs remparts, de leurs protections, de leurs stéréotypes, de leurs mauvaises fois, de leurs politiques de l’autruche ? C’est avec cette question chevillée à l’âme que Farocki considère le problème de son film tout entier. C’est avec elle qu’il replonge ses propres yeux dans la caméra, et c’est alors qu’il passe à l’acte. » Georges Didi-Huberman, Remontages du temps subi, l’œil de l’histoire, 2, éd. de Minuit, 2010
Harun Farocki, Entre deux guerres (Zwischen zwei Kriegen), RFA, 1978, 16 mm, 83’, nb, vostf
Un film de fiction brechtien sur l’essor de l’industrie sidérurgique dans la république de Weimar et ses conséquences politiques, le nazisme et la guerre.
Ce projet profondément original de film de fiction sur l’économie, peut-être le plus important de Farocki dans les années 1970, mit six ans à voir le jour. Le développement de l’industrie lourde de 1917 à 1933 et les causes économiques du fascisme y sont examinés et mis en scène, ainsi que les conditions de travail du cinéaste lui-même.
« Entre deux guerres est aussi un film sur les difficultés de la réalisation et une réflexion sur l’artisanat et la création. Farocki se démarque radicalement de l’inconscience négligente des productions télévisuelles moyennes. La clarté et l’ordonnancement précis de ses images en noir et blanc qui n’illustrent pas des idées mais sont des idées, font penser au Godard récent. La pauvreté de ce film – sa production a duré six ans – est aussi sa force. » Hans C. Blumenberg, 1979.
When
3pm - 5pm