Hitler, ... connais pas

La pomme, ou l'histoire d'une histoire de Charles Matton

1966 / 15' / 16mm / nb / son. avec Zouzou / Jeanne Matton / Poussine

Au milieu des années 60, de forts échanges existent entre les cinéastes et les plasticiens. Erro, Pommereulle, Matton et Monory s'intéressent à la réalisation cinématographique et plusieurs cinéastes à un cinéma pictural. Bien avant la lettre, le galeriste Claude Givaudan, au printemps 1968, expose ces films. La

Pomme, premier film de Charles Matton, nous montre la famille de celui-ci et ses amis notamment Zouzou. Le film s'interroge sur l'art, en mélangeant la photographie, les dessins et le cinéma. Le titre désigne l'objet banal qui a fait le bonheur de beaucoup de peintres. Ce très beau film a été récompensé par le prix du meilleur court métrage à Hyères en 1966 et en 1967 et la médaille de la 5e biennale à Paris.

Hitler, connais pas de Bertrand Blier

1963 / 100' / 35mm / nb / son. avec des interprètes non professionnels dont Zouzou d'après une idée de Gérard Hédin

C'est masculin-féminin selon Bertrand Blier. Dans son premier long métrage, Blier, alors âgé de 24 ans, appelle individuellement devant la caméra une douzaine de jeunes gens et de jeunes filles, choisis parmi huit cents candidats

; parmi eux, Zouzou. Ils ont accepté de se livrer à une sorte de confession publique, exposant leurs souvenirs, leurs aspirations, leurs réactions les plus intimes, devant la caméra. Blier a revendiqué l'étiquette de " cinéma-vérité "

à la mode au début des années 60. Le tournage a duré deux semaines, le montage huit mois. Le titre situe l'âge de ces jeunes " pénitents " qui étaient encore au berceau à la mort de HitlerTrès controversé à sa sortie, le film fut primé au festival de Locarno mais fut rejeté par le maître du cinéma-vérité, Jean Rouch. Zouzou elle-même fut choquée par le résultat final et elle s'en explique dans son livre. [Zouzou, Jusqu'à l'aube, éd Flammarion, 2003]