Debate / Meeting
Kijû Yoshida
Ou l'épreuve de la lucidité
26 Apr 2008
The event is over
On n'aura pas la présomption d'écarter certains lieux communs sur Yoshida, qui offrent autant de pistes fructueuses à condition de ne pas en rester prisonniers. L'un d'entre eux concerne les affinités électives du réalisateur avec le grand cinéma européen, plus précisément avec la « nouvelle vague » française. Les proximités s'affichent d'emblée : né en 1933 (moins de trois ans après Godard), il fait bande avec d'autres jeunes cinéastes (en particulier Oshima) qui réalisent leurs premiers films tout en développant une réflexion critique et polémique dans leur revue, « La critique de cinéma ».
Il appartient à une génération qui s'oppose violemment au cinéma commercial et qui cherche à lier étroitement la recherche d'une nouvelle écriture cinématographique à celle de nouveaux contenus, une génération enfin qui, autour de 1968, et avec plus ou moins de profondeur, manifestera un désir de révolution sociale et politique.
Cependant, ces similitudes bien réelles prennent un sens différent en se combinant à un trait propre à Kijû Yoshida : son extrême lucidité. Celle-ci ne lui permet pas d'oublier que les révoltes des jeunes et des femmes n'échappent jamais au risque d'engendrer des aliénations plus radicales encore que celles qu'elles combattent. D'où une politisation très précoce, mais aussi un bilan d'échec, très précoce également, sur les avant-gardes révolutionnaires. Avec, bien plus tard, un retour au cinéma qui renoue avec cette lucidité.
Questions de cinéma
On n’aura pas la présomption d’écarter certains lieux communs sur Yoshida, qui
offrent autant de pistes fructueuses à condition de ne pas en rester
prisonniers. L’un d’entre eux concerne les affinités électives du réalisateur
avec le grand cinéma européen, plus précisément avec la « nouvelle vague »
française. Les proximités s’affichent d’emblée : né en 1933 (moins de trois ans
après Godard), il fait bande avec d’autres jeunes cinéastes (en particulier
Oshima) qui réalisent leurs premiers films tout en développant une réflexion
critique et polémique dans leur revue, « La critique de cinéma ». Il appartient
à une génération qui s’oppose violemment au cinéma commercial et qui cherche à
lier étroitement la recherche d’une nouvelle écriture cinématographique à celle
de nouveaux contenus, une génération enfin qui, autour de 1968, et avec plus ou
moins de profondeur, manifestera un désir de révolution sociale et politique.
Cependant, ces similitudes bien réelles prennent un sens différent en se
combinant à un trait propre à Kijû Yoshida : son extrême lucidité. Celle-ci ne
lui permet pas d’oublier que les révoltes des jeunes et des femmes n’échappent
jamais au risque d’engendrer des aliénations plus radicales encore que celles
qu’elles combattent. D’où une politisation très précoce, mais aussi un bilan
d’échec, très précoce également, sur les avant-gardes révolutionnaires. Avec,
bien plus tard, un retour au cinéma qui renoue avec cette lucidité.
En présence de Kijû Yoshida et Mariko Okada. Avec Stéphane Bouquet, Mathieu
Capel, Jean Douchet, Jean-Michel Frodon, Noël Simsolo, Charles Tesson.
Le samedi 26 avril, de 14h30 à 18h30, dans la Petite salle, niveau -1
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Renseignement :
Christine Bolron, 01 44 78 46 52, @ : christine.bolron@centrepompidou.fr
When
2:30pm - 6:30pm