Pippo Delbono

" Est-ce du théâtre ? De la danse ? À moins que ce ne soit de la danse-théâtre... La question du genre n'est que l'une des nombreuses questions, plus essentielles peut-être, plus urgentes en tous cas, que suscitent les créations de Pippo Delbono. Car l'être humain, l'humanité dans l'homme, est au centre de l'univers qu'il déploie sur scène depuis une quinzaine d'années. Et le corps, les corps - dans leur diversité, dans la diversité de leurs conditions, de leurs expériences et de leurs expressions - sont la clé de voûte de son langage.

La trajectoire de Pippo Delbono a croisé l'Odin Teatret où il s'est initié à l'entraînement physique et vocal, et Pina Bausch qui l'a invité à participer à la création d'Ahnen (1987). Aussi, depuis Le Temps des assassins (1986) créé avec son compagnon de route, l'acteur argentin Pepe Roblado, c'est la vérité des émotions et la nécessité du geste qu'il poursuit dans des pièces composites où la danse est omniprésente. Des pièces qui traitent de la mort (Il Silenzio, 2000), de la guerre (Guerra, 1998), de l'exil (Her Bijit, 1999 ; Esodo, 2000) ou de l'exclusion (Barboni, 1997). Qui citent Pasolini, Bouddha, Primo Levi, le sous-commandant Marcos ou le clochard poète Bernardo Quaranta. Et mêlent acteurs, musiciens et danseurs, professionnels et non professionnels, recrutés au hasard des rencontres, dans un hôpital psychiatrique parfois, ou dans la rue. "

Myriam Blœdé

Rencontre accompagnée d'extraits de films et animée par Claudia Palazzolo, attachée d'enseignement et de recherche à l'Université de Lyon, Département Arts de la Scène, de l'Image et de l'Ecran, et conseillère danse de Zo, Centre culturel contemporain de Catane.