Cinema
Cézanne. Dialogue avec Joachim Gasquet
26 Jun 2016
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Cézanne. Dialogue avec Joachim Gasquet
de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet
France - Allemagne, 1989, 51’, formats original et de projection : 35 mm, nb et coul.
image : Henri Alekan ; son : Louis Hochet, Georges Vaglio
avec les voix de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub
Jean-Marie Straub et Danièle Huillet reviennent sur les pas du peintre Paul Cézanne et questionnent ainsi l’acte de voir. Ils cherchent ici à faire entendre la voix du peintre, rapportée par Joachim Gasquet, poète et célèbre critique d’art provençal, dans son ouvrage Cézanne, publié en 1921. Tout commence par un aller à Aix en Provence, alors que se dessine au loin la montagne Sainte-Victoire. Divers matériaux sont convoqués, une photographie du peintre au travail, un long extrait du Madame Bovary de Jean Renoir, rappelant le spectre de La Vieille au chapelet, de Cézanne. Les tableaux du peintre se succèdent. « Les couleurs sont l'expression à la surface de la profondeur. Le dessin est lui toute abstraction. Je peins mes natures mortes pour mon cocher qui n'en veut pas. »
« Pour ce film on est allé jusqu’à Edimbourg, puis on a pris l’autoroute jusqu’au musée de Bâle. C’était un voyage énorme, avec toute la bande. moins (sic) sept musées différents dans toute l’Europe, du Nord au Sud. Le Petit Palais, Orsay, deux musées à Londres...On avait trois voitures, on se suivait plus ou moins ou on se donnait rendez-vous à l’arrivée. » Jean-Marie Straub, « Plan de tournage d’une visite au Louvre », Écrits, Independencia éditions, 2012
Suivi de
Une visite au Louvre
de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet
France - Allemagne, 2004, 48’ (version longue), formats original et de projection : 35 mm, coul.
copie issue des collections de la Cinémathèque française
image : William Lubtchansky, Irina Lubtchansky, Jean-Paul Toraille, Renato Berta, Marion Befve ; son : Jean-Pierre Duret, Dimitri Haulet, Gérard Delagarde, Jean-Pierre Laforce
avec la voix de Julie Koltaï
Quinze ans après Cézanne, Danièle Huillet et Jean-Marie Straub entendent de nouveau faire entendre la voix du peintre, rapportée par Joachim Gasquet dans son ouvrage Cézanne, publié en 1921. Ils souhaitent « revenir à la peinture et à la France après le théâtre, la Sicile et l’allemand d’Antigone », écrivent-ils alors. Aucune œuvre de Cézanne n’est exhortée, le peintre est ici convoqué en tant que critique d’art. Ses paroles sont récitées par une voix féminine qui est la seule guide de cette visite au Louvre. Elle est l’incarnation d’un regard entre les spectateurs et les œuvres. Ces dernières – d’Ingres, de Delacroix ou encore de Courbet – sont cadrées dans leur ensemble, parfois recadrées sur un détail.
« Quand, après la vision d'Une visite au Louvre, persiste sur la retine l'ondulation irisée des fonds de Véronèse, que les mots de Cézanne résonnent encore dans les oreilles, on a la sensation - pour paraphraser le peintre - qu'il n'y a qu'une chose à dire : Ferme les yeux, ne pense à rien... Ouvre-les... C'est cela, le cinéma. Le détail, l'ensemble, la composition, l'intensité, tout est là. » Natalia Ruiz, A propos de la Nature et du Musée, pour l’édition espagnole du DVDJe suis Cézanne, Intermedio, 2014
Séance présentée par Dominique Païni, programmateur, commissaire d'exposition et enseignant,
When
3pm - 4:30pm