Nicolas de Staël

Né en Russie, formé en Belgique, installé en France à partir de 1938, Nicolas de Staël est révélé par une exposition à la galerie Jeanne Bucher à Paris en 1944. S’inscrivant dans un contexte artistique qui voit le triomphe de l’abstraction, l'artiste prend le contrepied de son époque en revenant à la figuration en 1952. Installé dans le Sud de la France à partir de 1953, Nicolas de Staël interrompt sa carrière en pleine gloire en mars 1955, quand il met fin à ses jours dans son atelier d’Antibes.

Avec 25 œuvres, dont 9 peintures et 16 œuvres sur papier, souvent de grand format, le Centre Pompidou conserve une collection de référence pour l’œuvre de Nicolas de Staël. C'est l'intégralité de ce fonds qui compose l'exposition présentée à Málaga. Celle-ci propose un parcours chronologique en quatre séquences.
La première (1946-1948) concerne la production peinte et dessinée de l'artiste relevant d'une abstraction austère (La Vie dure, 1946).
La section suivante (1949-1951) montre l'évolution de l'artiste vers une découpe de l'espace du tableau en épais aplats de peinture (Les Toits, 1951-1952).
La troisième section (1952-1953), où se manifeste le retour de l'artiste à la figuration, permet de prendre la mesure du choc qu'a constitué la découverte la lumière méditerranéenne (Le Lavandou, 1952). Ses paysages et ses nus aux formes abrégées et puissamment maçonnées se distinguent alors par des coloris sensiblement plus vifs. C'est aussi l'époque où la musique prend une place importante dans l'œuvre de Nicolas de Staël (Les Musiciens. Souvenir de Sidney Bechet et le monumental Orchestre, 1953).
La fin de l'exposition (1954-1955) présente ses œuvres ultimes sur le thème de l’atelier représenté dans une matière plus fluide (Coin d’atelier, fond bleu, 1955).